L’Encyclopédie/1re édition/ESCALETTE ou ECHELETTE
* ESCALETTE ou ECHELETTE, s. f. (Manûf. en soie.) c’est un parallelepipede de bois bien équarri, où l’on a pratiqué cinquante coches, & chaque coche capable de renfermer huit cordes de semple ; il est de la largeur juste de la feuille du dessein, qui contient cinquante dixaines pour les métiers ordinaires de quatre cents cordes. L’escalette sert pour la lecture du dessein. Voyez l’escalette dans nos Planches de soyerie.
Escalette, (Rubanier.) espece de peigne de bois, servant à mettre les soies en largeur sur les ensuples lors du ployage. On verra dans nos Planches de Rubanerie, l’escalette toute ajustée ; les soies arrangées dans sa denture, & prêtes à être ployées sur l’ensuple ; l’escalette garnie de ses dents de fil-de-fer ; les deux petits montans des bouts terminés en tenons pour entrer dans les mortoises du dessus, & les trous du dessus pour recevoir les petites chevillettes, qui tiendront ces deux pieces unies ensemble. Voici l’usage de l’escalette ; on met une plus grande ou plus petite quantité des fils de la chaîne (ordinairement c’est une portée, quand on a un encroix par portée) dans chacune de ses dents, suivant la largeur que l’on veut donner au ployage ; ensuite le ployeur faisant agir le bâton à tourner de la main droite (voyez Baton à tourner), il conduit de la gauche l’escalette, ce qui sert à arranger les soies de la chaîne uniment & également sur l’ensuple, qui doit les porter jusqu’à la fin de l’ouvrage ; il conduit, dis-je, l’escalette, mais doucement, en tournant de tems en tems l’escalette devers lui, pour que les soies s’enroulent en plus petite, ensuite en plus grande largeur ; ce qui s’exécute, afin que ces mêmes soies ne se trouvent point emmoncelées toutes en un tas, & sujettes par-là à ébouler, ce qui mettroit une confusion très nuisible sur l’ensuple ; confusion qu’il faut toûjours éviter dans ce métier, d’ailleurs assez confus.