L’Encyclopédie/1re édition/ERRATA

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ERRATA, s. m. terme de Litterature & d’Imprimerie, qui signifie une liste qu’on trouve au commencement ou à la fin d’un livre, & qui contient les fautes échappées dans l’impression, & quelquefois dans la composition d’un ouvrage. Voyez Imprimerie.

Ce mot est purement latin, & signifie les fautes, les méprises ; mais on l’a francisé, & du pluriel latin on en a fait en notre langue un singulier : on dit un errata bien fait.

Lindenberg a fait une dissertation particuliere sur les erreurs typographiques ou fautes d’impression, de erroribus typographicis. Il en recherche les causes & propose les moyens de prévenir ces défauts ; mais il ne dit rien sur cette matiere, qui ne soit ou commun ou impraticable. Les auteurs, les compositeurs, & les correcteurs d’Imprimerie, dit-il, doivent faire leur devoir : qui en doute ? Chaque auteur, continue-t-il, doit avoir son imprimerie chez lui : cela est-il possible ? & le souffriroit-on dans aucun gouvernement ?

Quelqu’un a appellé l’ouvrage du P. Hardoüin sur les médailles, l’errata de tous les antiquaires ; mais il est trop plein de choses singulieres, hasardées, & quelquefois fausses, pour n’avoir pas besoin lui-même d’un bon errata. Les critiques sur l’histoire par Perizonius, peuvent être à plus juste titre appellées l’errata des anciens historiens. Le dictionnaire de Bayle a été regardé comme l’errata de celui de Moreri, cependant on y a découvert bien des fautes ; elles sont comme inséparables des ouvrages fort étendus. Dict. de Trévoux & Chambers. (G)