L’Encyclopédie/1re édition/ENS

ENSABATES  ►

ENS, (Chimie.) Paracelse & ses disciples ont donné à ce mot différentes significations ; ils l’ont employé sur-tout pour exprimer la force, la puissance d’un agent, &c. ou pour désigner les parties d’un corps dans lesquelles résident proprement leur efficacité ou leur vertu médicinale. C’est dans le premier sens que Paracelse employe ce mot dans les expressions suivantes, ens Dei, ens astrorum, ens naturale, &c. qui sont familieres à cet auteur ; & dans le second, qu’il faut prendre l’ens primum des minéraux, des animaux, des végétaux, & l’ens appropriatum'' de ces derniers. C’est à cet ens primum des végétaux que les disciples de Paracelse, & sur-tout notre célebre le Febvre, ont attribué tant de vertus, celle entr’autres de rajeunir, ou de renouveller le corps, auxquelles M. Boyle, tout porté qu’il étoit à douter en Chimie, paroît avoir ajoûté foi, mais sur lesquelles au contraire nous avons poussé aujourd’hui notre incrédulité jusqu’à un point où elle est peut-être aussi peu sage que la confiance aveugle des philosophes. (b) Ens Veneris. Boyle a célébré sous ce nom un remede chimique, qui n’est autre chose que la chaux douce du vitriol [ou le résidu de sa distillation lessivé avec de l’eau bouillante jusqu’à insipidité], sublimée avec partie égale de sel ammoniac. Le produit de cette sublimation est un mélange de fleurs de mars & de fleurs de cuivre ; car Boyle demande pour cette opération un vitriol de mars très-cuivreux. Ce remede n’est absolument d’aucun usage parmi nous, & c’est avec raison que nous l’avons rejetté, des expériences réitérées nous ayant démontré que l’usage intérieur du cuivre n’étoit jamais exemt de danger. Voyez Cuivre. (b) Ens, (Géogr. mod.) ville de la haute Autriche, en Allemagne ; elle est située dans le pays & sur la riviere d’Ens. Long. 32. 22. lat. 48. 12.