L’Encyclopédie/1re édition/DIA

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* DIA, s. f. (Myth.) déesse connue des Romains, honorée des Phliasiens, des Sicyoniens, & particulierement des Vocontiens, anciens peuples des Gaules. On n’en sait rien de plus : la conjecture la plus vraissemblable, c’est que c’est la même que Ops ou Cybele. Voyez Cybele.

Dia, (Pharmac.) proposition greque que les anciens medecins employoient très-souvent dans la dénomination d’un grand nombre de préparations pharmaceutiques. Elle répond à l’ex & au de des Latins, & au de des François : c’est ainsi que pour dire la poudre de rose, pulvis de rosis, ex rosis, les Grecs disoient διὰ ῥόδων : dans la suite ils joignirent la préposition avec le substantif, & n’en firent qu’un mot ; διάροδον, διακόδιον, διακυδόνιον, &c. Les Latins adopterent la plûpart de ces noms, & n’en séparerent point la préposition ; c’est ainsi qu’ils dirent diarrhodon, diachillum, diacrydium, diacodium, &c. Les Arabes & les Medecins qui sont venus après, ont aussi adopté cette expression ; & très-souvent lorsqu’ils vouloient donner un nom à une composition, ils ne faisoient qu’ajoûter la préposition dia à la principale drogue qui y entroit : ainsi ils appellerent une poudre purgative où entre le sené, diasenna ; celle où entroit le jalap, diajallappa. Fracastor nomma l’électuaire antidote qui porte son nom, diascordium, parce que cette plante est un de ses ingrédiens.

Il est bon de remarquer que le dia ne s’employoit que pour les préparations composées, & jamais pour les simples ; du moins voyons-nous que les auteurs s’en servent toûjours pour exprimer ou une poudre composée, ou un électuaire, ou un emplâtre, & jamais pour exprimer une poudre simple. (b)