L’Encyclopédie/1re édition/DAVIER

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DAVIER, s. m. instrument de Chirurgie qui sert à l’extraction des dents ; c’est une espece de pincette dont le corps à jonction passée, divise l’instrument en extrémités antérieure & postérieure.

L’extrémité antérieure qui fait le bec de la pincette, ressemble à un bec de perroquet. Il y a deux mâchoires ; la supérieure, qui est la continuité de la branche femelle, est plus grande & beaucoup plus courbée que l’inférieure, puisque l’arc qu’elle forme fait plus du demi-cercle, & qu’à peine l’inférieure forme un segment de cercle. Pour concevoir la courbure de cette mâchoire, il faut supposer une corde qui aille d’une des cornes du cercle à l’autre ; elle aura dans un instrument bien construit neuf lignes de longueur, & le rayon qui viendra du centre du cercle à celui de la corde, aura cinq lignes.

Comme cet instrument doit être très-fort, la largeur de la mâchoire supérieure près de la jonction, est de quatre lignes sur trois lignes d’épais ; elle va ensuite en diminuant un peu de largeur & d’épaisseur, pour se terminer par une extrémité qui est divisée en deux dents, ce qui lui donne plus de prise sur la rondeur de la dent.

La mâchoire inférieure est moins grande que la supérieure ; elle a huit lignes de long, la même largeur & épaisseur, diminuant en tous sens à mesure qu’elle approche de son extrémité, où elle est, de même que la précedente, divisée en deux dents : sa courbure est fort petite, & à peine le rayon de son arc a-t-il une ligne.

Il faut que les mâchoires dont nous venons de parler soient d’une trempe très-dure, afin de résister à l’effort qu’elles font sur les dents.

L’extrémité postérieure, ou le manche de l’instrument, est composée de deux branches qui sont plus ou moins contournées, pour rendre la prise plus commode. La branche supérieure, ou branche mâle, a une courbure qui regarde le dedans, & est si légere qu’à peine s’éloigne-t-elle de l’axe de cinq lignes. La branche femelle a une courbure beaucoup plus grande qui l’éloigne de l’autre, pour donner de la prise & de la force à l’instrument.

La longueur de ces extrémités postérieures est au moins de trois pouces sept lignes, & celle de tout l’instrument n’a pas plus de cinq pouces deux lignes. Chaque branche est plate & va en augmentant, ayant à sa fin sept lignes de largeur. Voyez Pl. XXV. de Chirurgie, fig. 10 & 11.

Cet instrument qui forme une pincette des plus fortes, parce que la résistance est fort proche du point fixe, & que la puissance en est éloignée, sert à pincer & à embrasser exactement une dent qu’on veut arracher. Il faut, pour y réussir, la tirer tant-soit peu obliquement, observant que les deux mâchoires de l’instrument tirent également ; car si la supérieure agit sur l’inférieure, on cassera immanquablement la dent, & les racines resteront dans l’alvéole.

Les Dentistes ont différentes sortes de pincettes, qu’ils appellent daviers, dont les jonctions & les courbures sont en différens sens pour arracher les dents du devant, ou pour l’extraction des autres, à des personnes qui ne peuvent point ouvrir commodément la bouche ; mais il faut que la dent soit ébranlée, parce que ces daviers n’ont pas la force de celui dont on vient de donner une description extraite du traité d’instrumens de M. de Garengeot.

La figure 10 montre une autre espece de davier qui convient très-fort pour les personnes qui ne peuvent pas ouvrir la bouche, & principalement pour l’extraction des dents incisives & canines. (Y)

Davier, (Imprimerie.) Les Imprimeurs donnent ce nom à une petite patte de fer ou de bois qui, placée entre les deux couplets, sert, au moyen d’une vis qui traverse le grand tympan, à maintenir par en-bas le petit tympan dans l’enchassure du grand. Voyez Tympan, & les Planches d’Imprimerie.