L’Encyclopédie/1re édition/CURIEUX

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CURIEUX, s. m. (Hist. anc.) curiosus ; officier de l’empire romain sous les empereurs du moyen âge, commis pour empêcher les fraudes & les malversations, sur-tout en ce qui regardoit les postes & les voitures publiques, & pour donner avis à la cour de tout ce qui se passoit dans les provinces.

Cet emploi rendoit les curieux redoutables, & leur donnoit le moyen de faire beaucoup plus de mal qu’ils n’en empêchoient ; ce qui fit qu’Honorius les cassa dans quelques parties de l’empire, l’an 415 de J. C.

Ce nom revient à-peu-près à ce que nous appellerions contrôleurs. On les appelloit curieux du mot cura, soin, quod curis agendis & evectionibus cursus publici inspiciendis operam darent. Dictionn. de Trévoux & Chambers.

Académie des curieux de la Nature, voyez Académie. Voyez aussi Curiosité. (G)

Curieux, adj. pris subst. Un curieux, en Peinture, est un homme qui amasse des desseins, des tableaux, des estampes, des marbres, des bronzes, des médailles, des vases, &c. ce goût s’appelle curiosité. Tous ceux qui s’en occupent ne sont pas connoisseurs ; & c’est ce qui les rend souvent ridicules, comme le seront toûjours ceux qui parlent de ce qu’ils n’entendent pas. Cependant la curiosité, cette envie de posséder qui n’a presque jamais de bornes, dérange presque toûjours la fortune ; & c’est en cela qu’elle est dangereuse. Voyez Amateur. (R)