L’Encyclopédie/1re édition/CORNETTE

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* CORNETTE, s. m. (Art. milit.) c’est ainsi qu’on appelle l’officier qui porte l’étendart dans chaque compagnie de cavalerie & de dragons. Son poste dans une action, est à la tête de l’escadron ; & dans les marches, entre le troisieme & quatrieme rang. Il commande la compagnie après le lieutenant. On dit enseigne des mousquetaires & guidon des gendarmes, au lieu de cornette. Dish.

Cornette, (Marine.) C’est un pavillon que les chefs d’escadre portent au mât d’artimon. La cornette est blanche, & doit avoir quatre fois plus de battant que de guidant ; fendue par le milieu des deux tiers de sa hauteur, dont les extrémités se terminent en pointe. Ordonnance de la marine de 1689. tit. ij.

La cornette ne peut être portée que par un chef d’escadre, & lorsqu’il est accompagné de cinq vaisseaux, à moins qu’il n’en ait la permission particuliere du Roi.

Lorsque plusieurs chefs d’escadre se trouveront joints ensemble dans une même division ou escadre particuliere, il n’y aura que le plus ancien qui pourra arborer la cornette, les autres porteront une simple flamme. (Z)

Cornette, (Hist. mod.) sorte de chaperon à l’usage des magistrats dans plusieurs villes ; ils la portent sur l’épaule, & elle caractérise leur dignité.

Cornette, (Hist. mod.) bande de soie que les professeurs du collége royal portent autour du col, & qui étoit autrefois particuliere aux docteurs en Droit.

* Cornette, vêtement de tête à l’usage des femmes, elles n’en mettent guere qu’en deshabillé. La cornette est composée de trois pieces, le dessus, le dessous, & le fond. Le fond couvre tout le derriere de la tête ; il est plissé. La piece à laquelle le fond est cousu, qui enveloppe le front, les oreilles, & qui pend à droite & à gauche, ou s’attache sous le menton, ou se releve sur le haut de la tête, s’appelle la bande ou le dessus. Le dessous est une bande toute semblable au dessus, placée de la même maniere, à cette seule différence que le dessous avance un peu plus avant que le dessus. On pratique au bas du fond un grand ourlet plat, qu’on appelle une passe ; on y met un ruban attaché au côté droit & au côté gauche, de maniere que la partie attachée au côté droit étant ramenée à gauche dans la passe, & la partie attachée au côté gauche, étant ramenée dans la passe au côté droit, quand on vient à tirer ces parties de ruban, on force les côtés à s’approcher, & par conséquent & la passe & le derriere du bas du fond à se froncer : c’est ainsi que la cornette se serre sur la tête. Ces deux bouts de ruban viennent ensuite se noüer ou s’attacher à l’épingle sur le haut de la tête ; le dessus & le dessous sont assemblés avec le fond, de maniere qu’ils forment tout autour du visage des plis plats. Il y a des cornettes de jour, il y en a de nuit, il y en a d’une infinité de formes & de noms différens ; mais elles conservent toutes en grande partie la façon que nous venons de décrire. On met sur la cornette une coëffe de mousseline qui se noue sous le menton, & qui se ramenant quelquefois autour du col, va se noüer encore une fois au derriere de la tête.

Cornette, (Fauconn.) c’est ce qu’on appelle la houpe ou tiroir de dessus le chaperon de l’oiseau.