L’Encyclopédie/1re édition/CONVERS
CONVERS, s. m. (Jurispr.) est le nom que l’on donne dans les couvents à des freres qui n’ont point d’ordre. Ce mot vient du latin conversus, qui dans son origine signifioit un homme converti. On appliquoit ce nom aux laïcs qui dans un âge de raison embrassoient la vie religieuse, à la différence de ceux que leurs parens y avoient voüés, & offerts à Dieu dès l’enfance, que l’on nommoit oblats seu oblati. Ces freres convers sont aussi nommés improprement freres lais ; ce qui ne signifie pas néanmoins qu’ils soient véritablement laïcs. En effet, dès l’an 383 le pape Sirice appella tous les moines à la cléricature ; & les freres convers, dont l’institution n’est que du xj. siecle, n’ont été appellés lais, que parce que dans l’origine c’étoient des gens sans lettres, comme ils sont encore la plûpart. Le terme lais signifiant en cette occasion un homme non lettré, par opposition au terme clerc, qui signifioit alors également l’ecclésiastique & l’homme de lettres.
Les freres convers sont néanmoins incapables de posséder des bénéfices, n’ont point de voix en chapitre ; ils n’assistent point ordinairement au chœur, mais sont employés aux œuvres extérieures de la maison : il y a néanmoins quelques ordres où les sœurs converses ont voix en chapitre. Voy. Mabillon, soec. vj. Bened. praf. XI. n. 11. Tournet, lett. B. n. 45. Papon, liv. II. tit. jv. n. 44. Loix eccléfiastiq. de d’Hericourt, tit. de l’élection, &c. n. 15. (A)