L’Encyclopédie/1re édition/CIRCUIT

* CIRCUIT, s. m. (Gram.) se dit dans l’usage ordinaire, par opposition au chemin le plus court d’un lieu dans un autre, de toute autre maniere d’y arriver, que par la ligne droite. Ce terme a été transporté par métaphore du physique au moral.

Circuit, c’est l’enceinte, le contour, ou le périmetre d’une figure ou d’un corps. Voyez Périmetre. (E)

Circuit, en Droit, est une procédure longue & compliquée, qui pourroit être suppléée par une plus simple ; comme si dans le cas où il y a lieu à la compensation entre deux personnes qui sont respectivement débiteurs & créanciers l’un de l’autre, on commençoit par condamner celui qui a été actionné le premier, & par faire exécuter la condamnation avant de faire droit sur la demande incidente qu’il forme pour sa défense, tandis qu’on peut par un seul & même jugement, statuer sur les demandes respectives des deux parties. (H)

Circuit, (Hist. mod. d’Angl.) on entend par ce mot, en Angleterre, les diverses provinces où les juges vont rendre la justice au peuple deux fois par année.

C’est vers l’an 1175 que Henri II. ce prince qui ne fut jamais rassasié de biens ni d’amour, & qui travailloit continuellement à corrompre le beau sexe & à étendre ses états, partagea l’Angleterre en six parties ou circuits, qui furent assignés à autant de juges, pour y aller en certains tems tenir les assises, c’est-à-dire, rendre la justice au peuple. C’est ce qui se pratique encore aujourd’hui.

Immédiatement après le terme de S. Hilaire & de la Trinité, le chancelier envoye douze juges dans les diverses provinces ou circuits qui leur ont été assignés, pour y rendre la justice. Ces douze juges vont aux circuits deux à deux, d’où les assises qui ne sont tenues que deux fois l’an, sont appellées assises de carême & assises de l’été. Voyez Rapin, Tindal, &c. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.