L’Encyclopédie/1re édition/CILICIE

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* CILICIE, s. f. (Geog. anc & mod.) pays de l’Asie mineure, borné au nord-ouest par une longue chaîne du mont Taurus ; au nord par la seconde Cappadoce & la seconde Arménie ; à l’orient par la Comagene ; au midi par la Syrie & la mer Méditerranée ; & au couchant par la Pamphilie. On la divisoit en champêtre & en montagneuse ; la montagneuse s’appelloit chez les Grecs Trachæotis, & ses habitans Trachéotes, & on la partageoit en Sélénide & en Cétide. Il paroît par les villes que cette contrée comprenoit, qu’elle étoit très-peuplée. La Cilicie fait maintenant partie de la Caramanie. Les Ciliciens avoient inventé une sorte d’étoffe de poil de chevre, dont on faisoit des habits pour les matelots & les soldats. Comme elle étoit grossiere & d’une couleur brune, les Hébreux s’en servoient dans le deuil & dans la disgrace. Ils étoient différens de ceux que l’esprit de pénitence a inventés depuis, & qui sont tout de crin. Aristote dit qu’en Cilicie on tondoit les chevres, comme on tond ailleurs les brebis.

Cilicie, (terre de) Hist. nat. c’est suivant Théophraste, une espece de terre qui se trouvoit en Cilicie. Cet auteur dit qu’en la faisant bouillir dans de l’eau elle devenoit visqueuse & tenace : on s’en servoit pour en enduire les seps de vigne, & les garantir des vers & des autres insectes. M. Hill pense avec raison que cette terre étoit une terre bitumineuse, d’une consistance solide, que la chaleur de l’eau bouillante rendoit assez molle pour pouvoir s’étendre, & qui par sa qualité tenace & visqueuse arrêtoit les insectes, ou les chassoit par son odeur forte. (—)