L’Encyclopédie/1re édition/CHEZÉ

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CHEZÉ, (Jurispr.) dans quelque coûtumes signifie une certaine étendue de terre en fief, comme de deux ou trois arpens, qui est autour du château ou maison noble, & appartient à l’aîné ; c’est ce que l’on appelle ailleurs le vol du chapon. Il en est fait mention dans la coûtume de Tours, art. 240. 248. 260. 273. 295. Il consiste dans cette coûtume en deux arpens de terre en fief proche le château, qui entre nobles appartiennent à l’aîné mâle pour son avantage, ou à la fille aînée en défaut d’hoirs mâles. En succession de comté, vicomté, & baronnie, il est de quatre arpens. La coûtume de Lodunois, chap. xxvij. article 4. l’appelle le vol du chapon, ou trois septerées de terre en succession de baronnie. Ibid. chap. xxviij. article 3.

On doit dire & écrire chezé, & non pas chaisé, ce mot venant du Latin casa, d’où l’on a fait chezal, chezeau, chezé.

Le Broust sur l’art. 3. du chap. xxviij. de la coûtume de Lodunois, prétend qu’on doit dire chesné, parce qu’il faut mesurer à la chaîne ce que prend l’ainé ; ou bien qu’il faut lire choisé, parce que l’aîné choisit & prend cet avantage en tel lieu qu’il veut : mais ces deux étymologies sont réfutées par M. de Lauriere en son glossaire. Voyez aussi le même auteur en la préface du premier tome des ordonnances de la troisieme race. (A)