L’Encyclopédie/1re édition/CHAUME

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CHAUME, s. m. (Agricult.) est la tige des plantes qui se sement en plain champ, telles que les blés & les avoines. On les nomme encore roseaux. Voy. Roseaux.

Chaume, (Jurisprud.) que quelques coûtumes comme Artois appellent aussi esteulles, est ordinairement laissé dans les champs pour les pauvres habitans de la campagne, qui l’employent au fourrage & à la litiere des bestiaux, à couvrir les maisons ou à leur chauffage.

Chacun peut cependant conserver son propre chaume pour son usage : il y a même des endroits où on le vend à tant l’arpent ; dans d’autres on le brûle sur le lieu pour rechauffer la terre & la rendre plus féconde. Dans quelques endroits on ne peut conserver que le tiers de son propre chaume, le surplus doit être laissé pour les pauvres ; cela dépend de l’usage de chaque lieu.

Les juges ne permettent communément de chaumer qu’au 15 Septembre, ou même plus tard, ce qui dépend de l’usage des lieux & de la prudence du juge. Ce qui a été ainsi établi, tant pour laisser le tems aux glaneurs de glaner, que pour la conservation du gibier qui est encore foible.

Il n’est permis de mener les bestiaux dans les nouveaux chaumes qu’après un certain tems, afin de laisser la liberté de glaner & d’enlever les chaumes. Ce tems est reglé diversement par les coûtumes ; quelques-unes comme Amiens, Ponthieu, & Artois le fixent à trois jours ; d’autres étendent la défense jusqu’à ce que le maître du chaume ait eu le tems d’enlever son chaume sans fraude.

Les défenses faites pour les chaumes de blé ont également lieu pour les chaumes d’avoine, & autres menus grains, parce que les pauvres glanent toutes sortes de grains. Voy. le Levitique, ch. xxix. n. 9. La coûtume d’Orléans, art. 195. L’arrêt de réglement du 4. Juillet 1750. Et le code rural, ch. 21. (A)