L’Encyclopédie/1re édition/CHAMBRIER

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CHAMBRIER de France, (grand) Hist. mod. Cet officier possédoit autrefois une des cinq grandes charges de la couronne ; & il étoit non-seulement distingué du grand-chambellan, mais il lui étoit en quelque maniere supérieur par l’étendue de son pouvoir. Il signoit les chartes & autres lettres de conséquence. Pendant un long tems, il précéda le connétable, & il jugeoit avec les pairs de France : ce qui lui fut accordé par arrêt de l’an 1224. Le grand-chambrier avoit la surintendance de la chambre du roi, de ses habillemens, & de ses meubles. Il avoit sa jurisdiction à la table de marbre du palais à Paris ; & il tenoit sa charge à fief & hommage du roi, comme le reconnut le comte d’Eu en 1270, à l’égard du roi saint Louis. Les princes de la maison royale de Bourbon de tems immémorial avoient possédé cette charge ; comme on le remarque sur les inscriptions de leurs tombeaux aux Jacobins de Paris, & à la galerie basse du château de Moulins : ils ont prétendu même qu’elle étoit héréditaire dans leur maison. Après la mort de Charles dernier duc de bourbon en 1527, le François I. la donna à Charles de France duc d’Orléans son fils. Mais à la mort de ce prince, arrivée l’an 1545, le Roi supprima entierement cette charge, & y substitua deux premiers gentilshommes de sa chambre, qui depuis ont été portés au nombre de quatre qui servent par année. Le grand-chambrier avoit inspection sur tous les merciers & sur les professions qui ont rapport à l’habillement, sur lesquels il avoit quelques droits, qui ont été quelquefois partagés avec le grand-chambellan. (a)

Chambrier, dans quelques églises & monasteres, est celui qui a soin des revenus communs. L’office de chambrier est une dignité dans quelques chapitres. A Lyon, on le nomme chamarier ; en quelques endroits on le nomme proviseur ; ce qui convient surtout dans les monasteres où le chambrier a soin des provisions, tant pour la bouche que pour le vestiaire. Voyez Chamarier & Chambrerie. (A)