L’Encyclopédie/1re édition/CHALCITIS
CHALCITIS, (Hist. nat. Minéral.) substance minérale dont parlent Pline, Dioscoride, Galien, & les anciens auteurs Arabes, qui lui ont donné les noms d’alcabrusy & d’alcalcadim. Elle est très-peu connue des modernes, grace aux mauvaises descriptions qu’on nous en a donné : cependant il paroît qu’on entendoit par-là une pierre vîtriolique, rougeâtre, traversée de veines brillantes, & enveloppée d’une matiere terreuse, jaune, qui ne paroît avoir été qu’une ochre martiale produite par la décomposition de la partie vitriolique du chalcitis. C’est cette matiere terreuse, ou cette efflorescence, que quelques auteurs ont nommée misy. On dit qu’au-dessous du chalcitis il se trouvoit une autre substance terreuse, d’un gris clair, à laquelle on donnoit le nom de sory. On tiroit autrefois le chalcitis de l’île de Chypre. On dit qu’il se trouve en Auvergne, près du mont d’Or, une substance minérale qui s’accorde assez bien avec la description que les anciens nous ont laissée de leur chalcitis. Caneparius prétend, contre Agricola, que cette matiere n’étoit point rouge, mais blanche ; & M. Henckel, dans sa Pyritologie, cite précisément l’exemple du chalcitis, pour faire voir combien les auteurs ont pris plaisir à embrouiller des matieres, qu’il étoit d’ailleurs assez peu important de connoître. Le chalcitis est dans ce cas. On le fait entrer dans la composition de la thériaque : sur quoi Henckel observe, avec raison, que sa couleur, telle qu’elle puisse être, ne peut lui donner des vertus extraordinaires ; & qu’un vitriol ordinaire calciné à blancheur, doit remplir, pour le moins, aussi-bien les vûes qu’on se propose. (—)
* Chalcitis, (Géog. anc.) ou Chalcitide, s. f. île située vis-à-vis de Chalcédoine. Voyez Chalcédoine. Les Grecs modernes la nomment Chalcis. Il y a eu du même nom une contrée de la Mésopotamie ; une contrée de l’Inde, au-delà du Gange ; & un pays proche d’Erythris, en Asie, dans l’Ionie.