L’Encyclopédie/1re édition/CATÉCHUMENAT

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 774).

CATÉCHUMENAT, s. m. catechumenatus, état des catéchumenes pendant qu’ils aspiroient au baptême ; ce qui comprend la conduite que l’Eglise tenoit avec eux depuis leur premiere réception jusqu’à leur baptême, & celle qu’ils étoient eux-mêmes obligés de tenir dans les divers degrés par lesquels on les faisoit passer. Voyez Catéchumene.

La durée du catéchumenat n’a jamais eu de regles fixes & universelles ; on voit par les actes des apôtres, que l’administration du baptême suivoit de près l’instruction : mais quand le nombre des fideles se fut accrû, l’on craignit & avec raison qu’un peu trop d’empressement ne fît entrer dans l’Eglise des sujets vicieux ou, mal affermis, qui l’abandonneroient au moindre péril. C’est pourquoi le concile d’Elvire fixa à deux ans le tems d’épreuve des catéchumenes. Justinien en ordonna autant pour les Juifs qui voudroient se convertir. Cependant le concile d’Agde n’exige d’eux que huit mois. Les constitutions apostoliques demandent trois années de préparation avant le baptême : quelques auteurs ont cru que le tems du carême suffisoit. Dans des circonstances pressantes on abrégeoit encore ce terme ; car Socrate, parlant de la conversion des Bourguignons, dit qu’un évêque des Gaules se contenta de les instruire pendant sept jours. Si un catéchumene se trouvoit subitement en danger de mort, on le baptisoit sur le champ. Il est facile de sentir que quelque séveres que fussent communément les regles, les évêques en dispensoient suivant leur prudence, les circonstances, le zele ou le besoin urgent des catéchumenes. Bingham, Orig. eccles. tom. IV. lib. X. chap. j. S. 5. (G)