L’Encyclopédie/1re édition/CALVAIRE

◄  CALSERY
CALUCALA  ►

* CALVAIRE, (Hist. & Géog.) montagne située hors de Jérusalem, du côté du septentrion, où l’on exécutoit les criminels, & où l’innocence même expira sur une croix.

Calvaire, s. m. (Hist. ecclés.) chez les Chrétiens est une chapelle de dévotion où se trouve un crucifix, & qui est élevée sur un tertre proche d’une ville, à l’imitation du calvaire où Jesus-Christ fut mis en croix proche de Jérusalem. Tel est le calvaire du Mont-Valérien près de Paris : dans chacune des sept chapelles dont il est composé, est représenté quelqu’un des mysteres de la Passion.

On dérive ce nom de calvus, chauve, parce que, dit-on, cette éminence à Jérusalem étoit nue & sans verdure ; & c’est en effet ce que signifie le mot hébreu Golgotha, que les interpretes Latins ont rendu par calvariæ locus.

Calvaire, (Congrégation de Notre-Dame du) Hist. ecclés. ordre de religieuses qui suivent la regle de S. Benoît. Elles furent fondées premierement à Poitiers par Antoinette d’Orléans de la maison de Longueville. Le pape Paul V. & le roi Louis XIII. confirmerent cet ordre en 1617 ; & le 25 Octobre, Antoinette d’Orléans prit possession d’un couvent nouvellement bâti à Poitiers, avec vingt-quatre religieuses de l’ordre de Fontevrauld, qu’elle avoit tirées de la maison d’Encloitre, à deux lieues ou environ de Poitiers. Antoinette mourut le 25 d’Avril 1618 ; & en 1620, Marie de Medicis fit venir de ces religieuses à Paris, & les établit proche le palais d’Orléans du Luxembourg qu’elle avoit fait bâtir. Leur couvent du Calvaire au Marais ne fut bâti qu’en 1638 par les soins du fameux P. Joseph, capucin, confesseur & agent du cardinal de Richelieu. C’est dans cette derniere maison que réside la générale de tout l’ordre. Supplém. au diction. de Moréri, tome I. lettre C. page 216. (G)