L’Encyclopédie/1re édition/CALOTTE

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CALOTTE, s. f. est une espece de petit bonnet de cuir, de laine, de satin ou d’autre étoffe, qu’on porta d’abord par nécessité, mais qui par succession est devenu un ornement de tête, surtout pour les ecclésiastiques de France.

Le cardinal de Richelieu est le premier qui en ait porté en France. La calotte rouge est celle que portent les cardinaux. Voyez Bonnet.

On a transporté par analogie avec la calotte partie de notre vêtement, le nom de calotte à un grand nombre d’autres ouvrages. Voyez la suite de cet article.

Calotte, en terme d’Architecture, est une cavité ronde ou un enfoncement en forme de coupe ou de bonnet, latté & platré, imaginé pour diminuer la hauteur ou l’élevation d’une chapelle, d’un cabinet, d’une alcove, par rapport à leur largeur. (P)

Calotte, en terme de Boutonnier, c’est la couverture d’un bouton orné de tel ou tel dessein. Les calottes sont de cuivre, de plomb, d’étain argenté, d’or, d’argent, de pinchbec, &c. & sont serties sur des moules. Voyez Bouton.

Calotte, en terme de Fourbisseur, c’est cette partie de la garde d’une épée qu’on remarque au-dessus du pommeau, sur laquelle on applique le bouton.

Calotte, en terme de Fondeur de petit plomb, se dit des formes de chapeaux dans lesquelles on met le plomb aussi-tôt qu’il est séparé de sa branche. Voyez Calot.

Calotte, nom que les Horlogers donnent à une espece de couvercle qui s’ajuste sur le mouvement d’une montre. Les Anglois sont les premiers qui s’en sont servis. Cette calotte sert à garantir le mouvement de la poussiere ; on n’en met guere aux montres simples ; ce n’est qu’aux répétitions à timbre qu’elles deviennent absolument nécessaires, parce que la boîte étant percée, pour que le timbre rende plus de son, on est obligé d’avoir recours à ce moyen pour garantir le mouvement de toute la poussiere qui y entreroit sans cela.

On a presque abandonné l’usage des calottes, parce qu’elles rendoient les montres trop petites ; sans cela elles seroient fort utiles : car il faut convenir qu’une montre en iroit beaucoup mieux, si l’on pouvoit enfermer son mouvement de façon que la poussiere n’y pût pas pénétrer. Voyez la fig. 53. Pl. X. d’Horlogerie, où C marque la cavité nécessaire pour loger le coq. Voyez Répétition. La fig. de dessus est le profil. (T)

Calotte Céphalique ou Cucupha, (Pharmacie.) sachet qu’on appliquoit sur la tête dans la céphalalgie ; il étoit fait avec des morceaux de linge, de satin, de coton, doublés, entre lesquels on mettoit des médicamens céphaliques ; on imprégnoit aussi ce sachet de quelque huile distillée.

Nota. Ces calottes ne sont plus en usage, parce que souvent leurs effets devenoient funestes ; le plus petit mal qui en arrivoit, étoit de rendre les malades très-sensibles aux changemens les plus légers de l’air.

On peut voir sur ces calottes les différentes Pharmacopées, surtout celle de Lemery. (N)