L’Encyclopédie/1re édition/CALLIGRAPHE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 561).
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CALLIGRAPHE, adj. pris subst. (Belles-Let.) écrivain copiste, qui mettoit autrefois au net ce qui avoit été écrit en notes par les Notaires ; ce qui revient à peu près à ce que nous exprimerions maintenant ainsi, celui qui fait la grosse d’une minute.

Ce mot est Grec, καλλιγράφος, composé de κάλλος, beauté, & γράφω, j’écris ; & signifie par conséquent scriptor elegans, écrivain qui a une belle main.

Autrefois on écrivoit la minute d’un acte, le brouillon ou le premier exemplaire d’un ouvrage, en notes, c’est-à-dire, en abréviations, qui étoient une espece de chifres. Telles sont les notes de Tiron dans Gruter ; c’étoit afin d’écrire plus vîte, & de pouvoir suivre celui qui dictoit. Ceux qui écrivoient ainsi en notes s’appelloient en Latin Notaires, & en Grec, σημειογράφοι & ταχυγράφοι ; c’est-à-dire, écrivains en notes, & gens qui écrivoient vite. Mais parce que peu de gens connoissoient ces notes ou ces abréviations, d’autres écrivains, qui avoient la main bonne, & qui écrivoient bien & proprement, les copioient pour ceux qui en avoient besoin, ou pour les vendre ; & ceux-ci s’appelloient calligraphes, comme on le voit dans plusieurs auteurs anciens. Voyez Scribe, Libraire, Notaire, &c.. (G)