L’Encyclopédie/1re édition/CALESIAM

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 556).
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* CALESIAM, (Hist. nat. bot.) arbre qui croît dans les contrées du Malabar. Il est grand ; son bois est de couleur de pourpre obscur, uni & flexible ; ses fleurs croissent en grappes à l’extrémité de ses branches ; elles ressemblent assez à celles de la vigne : ses baies sont oblongues, rondes, plates, vertes, couvertes d’une écorce mince, pleines d’une pulpe insipide, contenant un noyau verd, oblong, plat, & portant une amande blanche & insipide. Outre ce fruit, qui est le vrai, il en porte un second à la chûte des feuilles, qui croît au tronc & aux branches ; il est plus gros que le fruit vrai, ridé, en forme de rein, couvert d’une écorce de couleur de verd d’eau, sous laquelle on trouve une pulpe dense. Ray croit que ce fruit bâtard n’est qu’une grosseur produite par la piquûre des insectes, qui cherchent dans cet arbre une retraite & de la nourriture. Il donne du fruit une fois l’an, depuis dix ans jusqu’à cinquante.

Son écorce pulvérisée & réduite en onguent avec le beurre, guérit le spasme cynique & les convulsions causées par les grandes douleurs ; le même remede s’employe avec succès dans les ulceres malins & calme les douleurs de la goutte ; le suc de l’écorce dissipe les aphthes & arrête la dyssenterie ; sa poudre avec celle de compulli purge & chasse les humeurs pituiteuses & atrabilaires.

On fait prendre une tasse de la décoction de l’écorce & des feuilles dans de l’eau, pour hâter l’accouchement.