L’Encyclopédie/1re édition/BRIGUES

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 420).
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BRIGUES, s. f. (Hist. anc.) étoient chez les Romains les démarches que faisoient ceux qui aspiroient aux honneurs pour se faire élire.

Ils alloient vêtus de blanc par toute la ville, & quêtoient des suffrages dans les places & les assemblées publiques ; & c’est en cela que consistoit l’ambitus, mot composé de l’ancienne préposition am, qui signifioit autour, & de ire, aller. Voyez Candidat.

La brigue se faisoit tout ouvertement à Rome, & on y sacrifioit de grandes sommes d’argent : & Cicéron impute à cette cause le taux excessif auquel les intérêts étoient portés de son tems, lesquels rouloient entre quatre & huit pour cent. Cicer. Epit. II. ad Quint. frat. C’étoit plûtôt corrompre les citoyens que les solliciter. La brigue a coûté pour une seule tribu jusqu’à 80729 liv. or il y en avoit trente-cinq : par où l’on peut juger des sommes immenses que coûtoient les charges à Rome, quoiqu’elles n’y fussent pas vénales. (G)