L’Encyclopédie/1re édition/BRIDE

◄  BRICOTEAUX
BRIDER  ►

BRIDE, s. f. (Maréchal.) se dit en général & au propre de tout le harnois de tête du cheval harnaché, & en particulier du mors & des différentes parties qui l’accompagnent, dont voici le nom : l’embouchure, qui est soûtenue en sa place par la monture de la bride ; cette monture est de cuir & a plusieurs parties ; savoir, la têtiere, ou le dessus de tête, qui pose sur le sommet de la tête, derriere les oreilles ; les porte-mors ou les montans de la bride, qui sont deux cuirs qui passant dans les yeux du mors, le soûtiennent à sa place, chacun a une boucle pour pouvoir hausser ou baisser le mors ; le frontail, ou le cuir qui traverse le front au-dessus des yeux, & qui est attaché à la têtiere des deux côtés, il n’a point de boucles ; la sous-gorge, qui part de la têtiere, & dont on entoure la jonction de la ganache au cou, l’ayant attaché à une boucle du côté du montoir ; la muserole ou le cuir qui entoure le milieu de la tête du cheval, & se boucle du côté du montoir : enfin les rênes, qui sont deux cuirs, qui d’un bout se bouclent aux anneaux des tourets des branches, & de l’autre sont jointes & liées ensemble ; le mors ou fer qui entre dans la bouche du cheval ; la branche, la sous-barbe, qui est une piece de fer qui prend du fonceau au bas du coude de la branche, & ne sert qu’à attacher l’oreille du bas de la bossette aux branches coudées ; les bossettes qui ne servent que d’ornement, & seulement pour cacher le bouquet & le fonceau du mors ; enfin la gourmette, qui est composée de mailles de fer & de deux maillons destinés à entrer dans un crochet, lorsqu’on veut la mettre à sa place. Voyez Mors, Branche, Martingale, &c. Voyez la Pl. de l’Eperonnier.

La main de la bride, c’est la gauche ; voyez Main. Boiteux de la bride, voyez Boiteux. Secousse de la bride, voyez Saccade. Effet de la bride, c’est le degré de sensibilité que le mors cause aux barres du cheval par la main du cavalier. Boire la bride, voyez Boire. Donner quatre doigts de bride, voyez Donner. Mettre la bride sur le cou, voyez Mettre. Rendre la bride, voyez Rendre. Raccourcir la bride, est la même chose qu’accourcir ; voyez Accourcir. Bride en main, voyez Tenir. Bocher avec la bride, c’est une habitude que quelques chevaux prennent de joüer avec la bride, en secoüant les mors par un petit mouvement de tête, sur-tout lorsqu’ils sont arrêtés. Goûter la bride, se dit lorsque le cheval commence à s’accoûtumer aux impressions du mors.

Bride à abreuver ; on peut mettre à un poulain pour quelques jours la bride à abreuver sans rênes ; après quoi, lui mettre le mors. Il n’y a rien de si utile à la santé des chevaux, que de les tenir avec la bride à abreuver trois ou quatre heures avant que de les monter, & autant de tems après, jusqu’à ce qu’ils soient bien refroidis. Il leur est aussi très-utile de les tenir bridés deux ou trois heures avant & après leur avoir fait prendre quelque remede.

Bride : on donne ce nom au figuré à toute piece en général qui sert à retenir ou soûtenir. Ainsi dans une barre de godet, on appelle la bride de la barre la partie qui sert à soûtenir les côtés du godet ou de la gouttiere de plomb. On trouvera dans nos planches de Serrurerie, plusieurs figures de brides. Voyez l’explication de ces Planches.

Bride, (terme d’Arquebusier.) c’est un petit morceau de fer plat, échancré sur les bords, un peu plus grand que la noix, reployé en deux parties sur chaque bout, & percé d’un trou où l’on place des vis qui l’assujettissent en-dedans au corps de platine : le milieu de la bride est un peu plus large ; il est percé d’un trou qui reçoit le piveau menu de la noix, & la tient comme en équilibre. Cette bride sert pour soûtenir la noix, & empêcher que le chien n’approche trop près du corps de platine en-dehors. Elle est posée par-dessus la noix, de façon cependant, qu’elle ne la gêne point dans ses différens mouvemens.

* Bride, (Bas au métier.) on donne ce nom à une partie de soie qui s’étant échappée de dessous le bec d’une aiguille, ou qui n’y étant point entrée, n’a point été employée à former la maille, & qui, au lieu de paroître tissue & de contribuer à la continuité du bas, paroît droite & lâche, & laisse un vuide ou un trou. Ce trou se rebouche en remontant la maille ; pour cet effet on prend la tournille, on fait passer la bride dans son bec ; on transporte cette bride de dessous le bec de la tournille sous le bec de l’aiguille, & l’on acheve à la main ce que la machine auroit dû faire. Voyez Maille, Tournille, & Bas au métier .

Bride, (outil de Charron.) c’est une bande de fer plate, pliée en trois, quarrément, dont les deux branches sont percées de plusieurs trous vis-à-vis les uns des autres, pour y placer une cheville de fer, qui va répondre d’un trou dans un autre. Cet outil sert aux Charrons pour assujettir plusieurs pieces de leurs ouvrages ensemble. Voyez la fig. 1. Planche du Charron.

Bride à brancard, (outil de Charron.) assez semblable & d’un usage fort analogue au précédent. C’est une bande de fer pliée en trois, dont la partie du milieu peut avoir six ou huit pouces de long, & la partie des deux côtés peut avoir cinq piés de long, sur quatre pouces de large : cela sert aux Charrons pour maintenir le brancard quand ils le montent & l’assemblent. Voyez la fig. 11. Pl. du Charron.

Brides, en terme de Fondeur de cloches, sont de grands anneaux de fer de forme parallélogrammatique, qui servent à suspendre la cloche au mouton, par le moyen des barreaux de fer qui traversent les anses de la cloche, & les barreaux de bois & de fer posés en travers sur le mouton, sur lesquels les brides passent. Voyez la fig. 6. Planch. de la Fonderie des cloches, & l’article Fonte des cloches.

Brides ; ce sont les extrémités des tuyaux de fer faites en platines, avec quatre écroues dans les angles, pour les joindre & les brider, en y mettant des rondelles de cuivre ou de plomb entre deux, avec du mastic à froid. (K)

Bride, Brides, terme dont on se sert dans la Manche. Voyez Guerlandes.