L’Encyclopédie/1re édition/BERME

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BERME, s. f. en Architecture, est un chemin qu’on laisse entre une levée & le bord d’un canal ou d’un fossé, pour empêcher que les terres de la levée, venant à s’ébouler, ne remplissent le canal ou fossé. (P)

Berme, en Fortification, est un espace large de quatre à cinq piés, au dehors, entre le pié du rempart, & le côté du fossé : son usage est de recevoir la terre

        1. qui s’éboule du rempart, & d’empêcher qu’en tombant

elle ne comble le fossé. On l’appelle aussi lisiere & relais.

On plante ordinairement un rang de palissade sur la berme, afin d’empêcher l’ennemi de s’y établir aisément. On la fortifie encore quelquefois par une haie vive, qui lui sert d’une excellente défense. L’ennemi est obligé de la détruire avec le canon. Les palissades & cette haie vive assûrent aussi la place contre l’escalade, & rendent cette entreprise plus difficile. (Q)

Berme. s. f. terme d’Amydonniers ; c’est un tonneau dans lequel ces artisans mettent les recoupes de froment ou le froment dont ils composent l’amydon, pour y fermenter ou y recevoir les autres préparations. Voyez Amydon.

BERME ou RELAIS, (Hydraulique.) est une retraite de quatre à cinq piés qu’on laisse en-dehors entre le pié d’une jettée ou d’un rempart, & l’escarpe du fossé pour recevoir la terre qui s’éboule. Elle ne se pratique ordinairement que dans les ouvrages de terre. (K)