L’Encyclopédie/1re édition/BECCABUNGA

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 187).
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* BECCABUNGA, (Hist. nat. bot.) Il y a deux plantes de ce nom ; le grand & le petit beccabunga. Le grand a la racine fibreuse, blanche & rampante ; la tige couchée à terre, cylindrique, fongueuse, rougeâtre & branchue ; & la feuille rangée par paires opposées sur les nœuds, arrondie, longue d’un pouce & plus, lisse, luisante, épaisse, crenelée, & d’un verd foncé. De l’aisselle de la feuille il sort des pédicules longs d’un palme ou d’un palme & demi, chargés de fleurs disposées en épi, d’une seule piece, en rosette bleue, partagée en quatre parties percées dans le centre, à deux étamines surmontées d’un sommet bleuâtre, avec un pistil qui se change en un fruit membraneux de la forme de cœur applati, long de trois lignes, divisé en loges qui contiennent plusieurs petites graines applaties.

Le petit beccabunga ne differe du grand qu’en ce que sa tige, sa feuille & sa fleur sont plus petites.

On les trouve, par l’analyse chimique, composés d’un sel essentiel salé, vitriolique, doux & tempéré, peu différent du sel admirable de Glauber, délayé dans beaucoup de phlegme, & enveloppé d’une assez grande portion d’huile.

On leur attribue la vertu d’échauffer, d’exciter les urines & les regles, de briser le calcul, & de hâter la sortie du fœtus : on s’en sert encore pour le scorbut ; mais on ne l’ordonne qu’aux malades d’un tempérament sec & chaud.