L’Encyclopédie/1re édition/AUREA-ALEXANDRINA

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 885-886).
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AUREA-ALEXANDRINA, en Pharmacie, espece d’opiate ou d’antidote renommé par les livres des anciens, & composé de quantité d’ingrédiens.

On le nomme aurea, de l’or qui entre dans sa composition ; & alexandrina, d’Alexandre medecin, qui en fut l’inventeur. On dit que c’est un bon préservatif contre la colique & l’apoplexie : mais on lui attribue une infinité de vertus dans l’épilepsie, les maladies des yeux, les affections de la poitrine & du bas-ventre On en peut voir la recette dans Myrepsus ; la dose est de la grosseur d’une noisette. Il faut remarquer que toutes les drogues qui y entrent, au nombre de soixante-douze, en font un électuaire des plus composés, & dont la plûpart des ingrédiens perdent leur vertu par le mêlange, & deviennent inutiles. D’ailleurs ce remede n’étant composé que de plantes aromatiques, & de drogues extremement chaudes, ne peut convenir que dans les cas où il faut employer des remedes fortifians, restaurans & toniques ; dans ces cas la thériaque vaut mieux à tous égards que l’antidote d’Alexandre. V. Cordial, Alexipharmaques, Theriaque. (N)