L’Encyclopédie/1re édition/AUBERGE
AUBERGE, s. f. (Hist. mod.) lieu ou les hommes sont nourris & couchés, & trouvent des écuries pour leurs montures & leur suite. L’extinction de l’hospitalité a beaucoup multiplié les auberges ; elles sont favorisées par les lois à cause de la commodité publique. Ceux qui les tiennent ont action pour le payement de la dépense qu’on y a faite, sur les équipages & sur les hardes ; pourvu que ce ne soient point celles qui sont absolument nécessaires pour se couvrir. Les hôtes y doivent être reçûs avec affabilité, y demeurer en pleine sécurité, & y être fournis de ce dont ils ont besoin pour leur vie & celle de leurs animaux, à un juste prix. Les anciens ont eu des auberges comme nous. Les nôtres ont leurs loix, dont les principales sont de n’y point recevoir les domiciliés des lieux ; mais seulement les passans & les voyageurs ; de n’y point donner retraite à des gens suspects, sans avertir les officiers de police ; de n’y souffrir aucuns vagabonds, gens sans aveu, & blasphémateurs, & de veiller à la sûreté des choses & des personnes. Voyez le traité de la Pol. pag. 727. Dans la capitale, l’aubergiste est encore obligé de porter sur un registre le nom & la qualité de celui qui entre chez lui, avec la date de son entrée & de sa sortie, & d’en rendre compte à l’inspecteur de police. Il y a des auberges où l’on peut aller manger sans y prendre sa demeure. On paye à tant par tête, en comptant ou sans compter le vin ni les autres liqueurs.
Auberge. Voyez Alberge. (K)