L’Encyclopédie/1re édition/ATTACHE

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ATTACHE, s. f. se dit en général & de la chose qui sert à empêcher qu’une autre ne s’en sépare ou ne s’en éloigne, & de l’endroit où l’on retient quelque chose. Dans le premier cas on dit, attacher une tapisserie à un mur ; & dans le second, mettre un cheval à l’attache.

ATTACHE, Lettres d’Attache, sont une permission par écrit des officiers ou juges des lieux, à l’effet d’autoriser dans l’étendue de leur ressort, l’exécution d’actes, lettres, ou jugements émanés d’ailleurs. (H)

Attache (Manege) mettre un cheval à l’attache, c’est l’attacher à la mangeoire pour le nourrir avec du foin, de la paille & de l’avoine ; prendre tant pour l’attache d’un cheval, c’est se faire payer une somme, pour mettre seulement un cheval à couvert pendant quelque tems. (V)

Attache (en Jardinage) se dit d’un ornement de parterre, qui se lie à un autre & qui y est pour ainsi dire attaché. Cet ornement sert d’attache à celui-ci. (K)

Attache, se dit chez les Bijoutiers, d’un assemblage de diamans mis en œuvre, composé de deux pieces faites en agraffe ou autrement, & s’accrochant l’une à l’autre.

Attache (en Bonneterie) se dit de grands bas qui vont jusqu’au haut des cuisses, & qu’on nomme aussi bas à bottes.

Attache, en Charpenterie, se dit d’une grosse piece de bois qui porte à plomb sur les soles, qui soûtient le moulin, qui traverse verticalement toute sa charpente, qui sert d’axe à cette machine, & sur laquelle elle tourne, quand on lui veut faire prendre le vent. Voyez Moulin à vent.

Attache-bossette, en terme d’Eperonnier, c’est un morceau de fer de forme conique à ses deux extrémités, qui sont creusées pour conserver la tête du clou. L’attache-bossette forme à son milieu une espece de collet qui entre dans un étau. Voyez fig. 3. Pl. de l’Eperonnier.

Attache. Les Fondeurs appellent ainsi des bouts de tuyaux menus, soudés par un bout contre les cirès de l’ouvrage, & par l’autre contre les égoûts, & disposés de maniere qu’ils puissent conduire la cire dans les égoûts qui aboutissent à une issue générale à chaque partie de la figure qui peut le permettre. Voyez Fonderie, & les Pl. des fig. en bronze.

Attache, est un petit morceau de peau de mouton de douze ou quinze lignes de long, dont se servent les fondeurs de caracteres d’imprimerie, pour attacher la matrice au bois de la piece de dessus du moule. On met cette attache d’un bout à la matrice qu’on lie avec du fil, & de l’autre on l’applique avec la salive sur le bois du moule : cette attache n’empêche pas la matrice d’être un peu mobile : mais comme elle est arrêtée par le jobet & le jimblet, elle reprend sa place si-tôt que l’ouvrier referme son moule. Voyez Pl. II. fig. 1. F. & la fig. 4. de la même Pl. qui la représente en particulier.

Attache ; on donne ce nom dans les grosses Forges à deux pieces de bois, qui servent à contenir le drome. Celle AA qui soutient l’extrêmité 9 du drome, vig. I. Pl. VI. forg. s’appelle la petite attache ; celle KS qui porte l’autre partie du drome qui la traverse, s’appelle la grande attache. Le drome est seulement emmortoisé avec la petite attache : mais il passe à-travers la grande. Voy. Drome. Voyez Forge.

Attache, en terme de Vannerie, est une espece de lien qu’on fait de plusieurs brins d’osier, pour tenir plus solidement le bord & le reste de l’ouvrage ensemble.

Attache en Vitrerie, se dit des petits morceaux de plomb de deux ou trois pouces de long, d’une demi-ligne d’épaisseur, sur une ligne & demi de largeur, que les vitriers soudent sur les panneaux des vitres, pour fixer les verges de fer qui les tiennent en place.