L’Encyclopédie/1re édition/ARTILLERIE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 744-745).
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ARTILLERIE, s. f. gros équipage de guerre, qui comprend toutes sortes de grandes armes-à-feu, comme canons, mortiers, bombes, petards, mousquets, carabines, &c. Voyez Canon, Mortier, Fusil, Pétard, &c. On n’a pû attaquer cette place, parce que l’on manquoit de grosse artillerie. Figueroa nous apprend dans son Ambassade, qu’en 1518 les Persans ne vouloient jamais se servir ni d’artillerie ni d’infanterie ; par la raison que cela pouvoit empêcher de charger l’ennemi, ou de faire retraite avec autant d’agilité, en quoi ils faisoient consister principalement leur adresse dans les combats, & leur gloire militaire.

Le mot artillerïe s’applique aussi quelquefois aux anciennes machines de guerre, comme aux catapultes, aux béliers, &c. Voyez Bélier, Machine, Catapulte, &c.

L’artillerie se prend aussi pour ce que l’on appelle autrement pyrotechnie, ou l’art des feux d’artifice, avec tous les instrumens & l’appareil qui lui sont propres. V. Pyrotechnie. Ceux qui ont écrit sur l’artillerie sont Casimir, Semionowitz, Polonois, Buchnerus, Braunius, Mieth ; & Saint-Remi, dans ses mémoires d’artillerie, qui contiennent une exacte description de toutes les machines & instrumens de guerre, dont on fait usage présentement, avec tout ce qui y rapport ; le Chevalier de Saint-Julien, qui a donné en 1710, la forge de Vulcain ou l’appareil des Machines de guerre ; M. Belidor, auteur du Bombardier François ; M. Dulacq, officier d’artillerie du roi de Sardaigne, qui a donné un livre intitulé, Théorie nouvelle sur le Méchanisme de l’artillerie, imprimé à Paris, chez Jombert, en 1741 ; M. le Blond, Professeur de Mathématique des Pages de la grande écurie du Roi, qui a donné en 1743 un traité de l’Artillerie ou des Armes & Machines en usage à la guerre depuis l’invention de la poudre. C’est un précis des connoissances les plus utiles aux officiers sur tout ce qui concerne l’artillerie & ses usages. (Q)