L’Encyclopédie/1re édition/ARRONDIR

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ARRONDIR un cheval, (Manége.) c’est le dresser à manier en rond, soit au trot ou au galop, soit dans un grand ou petit rond, lui faire porter les épaules & les hanches uniment & rondement, sans qu’il se traverse & se jette de côté. Pour mieux arrondir un cheval, on se sert d’une longe que l’on tient dans le centre jusqu’à ce qu’il ait formé l’habitude de s’arrondir & de ne pas faire des pointes. On ne doit jamais changer de main en travaillant sur les voltes, que ce ne soit en portant le cheval en avant & en l’arrondissant. (V)

Arrondir, v. act. terme de Peinture ; on arrondit les objets en fondant leurs extrémités avec le fond, ou en distribuant des lumieres & des ombres vives sur les parties saillantes qui leur donnent du relief & qui font fuir les autres. (R)

Arrondir, parmi les Horlogers, en général c’est mettre en rond les extrémités des dents d’une roue ou d’un pignon : mais il signifie plus particulierement leur donner la courbure qu’elles doivent avoir. On dit qu’une roue est bien arrondie, lorsque les dents ayant la courbure convenable, elles se ressemblent toutes parfaitement, & que leurs pointes sont précisément dans leurs axes : quelquefois cependant on est obligé de s’écarter de cette derniere condition qui n’est point essentielle, & qui n’est que d’agrément ; parce que, en général, dans les horloges, les roues tournant toûjours dans le même sens, les dents n’ont besoin d’être arrondies que du seul côté où elles menent le pignon. On les arrondit des deux côtés, pour pouvoir seulement dans différens cas, faire tourner les roues dans un sens contraire à celui où elles vont lorsque l’horloge marche. Voyez Dent, Aile, Roue, Pignon, Engrenage, &c.

Il y a en Angleterre des machines qui servent à arrondir les roues, au moyen dequoi leurs dents sont plus régulieres, & cela diminue la peine de l’Horloger. Il est étonnant qu’on n’ait pas encore tâché de les imiter dans ce pays-ci. Il est vrai que cette machine peut être difficile pour la construction & l’exécution, mais le succès de celle des Anglois doit encourager. (T)

Arrondir, chez les Chapeliers ; c’est couper avec des ciseaux l’arrête du bord d’un chapeau, après y avoir tracé avec de la craie un cercle, au moyen d’une ficelle qu’on tourne autour du nœud du chapeau. Voyez Chapeau.