L’Encyclopédie/1re édition/ARRÊTER

◄  ARRÊTÉ

ARRÊTER, v. act. en Bâtiment, est assûrer une pierre à demeure, maçonner les solives, &c. C’est aussi sceller en plâtre, en ciment, en plomb, &c. (P)

Arrêter l’artillerie, terme de Marine dont on se sert pour signifier attacher un coin avec des clous, sur le pont, immédiatement derriere l’affut de grands canons, pour les tenir fermement attachés aux côtés du vaisseau, afin qu’ils ne vacillent pas quand le vaisseau balance, & que par ce moyen ils ne courrent pas risque d’endommager les bords du vaisseau. (Z)

Arrêter, en Jardinage, se dit de l’action d’empêcher un arbre ou une palissade de monter haut : on les coupe à une certaine hauteur, pour ne pas les laisser emporter ni s’échapper. On le dit aussi des melons & des concombres, dont on abbat des bras ou des branches trop longues. (K)

Arrêter, se dit en Peinture d’une esquisse, d’un dessein fini, pour les distinguer des croquis ou esquisses légeres. Un dessein arrêté, une esquisse arrétée On dit encore des parties bien arrêtées, lorsqu’elles sont bien terminées, bien recherchées. (R)

Arrêter, en terme de Metteur-en-œuvre, n’est autre chose que fixer la pierre en rabattant les sertissures d’espace en espace, afin d’achever de la sertir plus commodément & avec moins de risque.

Arrêter un compte (Comm.) c’est après l’avoir examiné & vérifié sur les pieces justificatives, & en avoir calculé les différens chapitres de recette & de dépense, en faire la balance, déclarer au pié par un écrit signé, lequel des uns ou des autres sont les plus forts. On dit aussi solder un compte. Voyez Compte & Solder.

Arrêter un mémoire, arrêter des parties, c’est régler le prix des marchandises qui y sont contenues, en apostiller les articles, & mettre au bas le total à quoi ils montent, avec promesse de les payer & acquiter dans les tems convenus.

Arrêter signifie aussi convenir d’une chose, la conclurre, en tomber d’accord avec ses associés. Il a été arrêté de faire un emprunt de cent mille écus au nom de la société. Voyez Société.