L’Encyclopédie/1re édition/ARMER

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 696).
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ARMER (s’) en terme de Manege, se dit d’un cheval qui baisse sa tête, & courbe son encolure jusqu’à appuyer les branches de la bride contre son poitrail, pour résister au mors, & défendre ses barres & sa bouche.

On dit encore qu’un cheval s’arme des levres, quand il couvre ses barres avec ses levres, afin de rendre l’appui du mors plus sourd. Les chevaux qui ont de grosses levres sont sujets à s’armer ainsi. Le remede à cela est de lui donner un mors plus large, & qui soit mieux arrêté sur les barres.

Pour le premier cas, le remede est de lui attacher sous la bouche une boule de bois entourée d’étoffe entre les os de la mâchoire inférieure, qui l’empêche de porter sa bouche si près de son poitrail. (V)

Armer un vaisseau, c’est l’équiper de vivres, munitions, soldats, matelots, & autres choses nécessaires pour faire voyage & pour combattre. (Z)

Armer, terme de Fauconnerie. On dit armer les cures de l’oiseau. Voyez Cure. On dit aussi armer l’oiseau ; c’est lui attacher des sonnettes au pié.

Armer un Métier, terme de fabrique des étoffes de soie ; c’est par rapport à la chaîne, quand elle est passée au-travers du remisse, qu’elle est tirante, & qu’il s’agit de la faire mouvoir, pour former le corps de l’étoffe ; attacher des ficelles de moyenne grosseur aux lisserons par de longues boucles, enfiler les marches & les ajuster, pour faire lever ou baisser les lisses & partager la chaîne, de façon que l’ouvrier puisse mouvoir sa navette.

L’armure est très-peu de chose, pour ce qui concerne la chaîne : mais elle est de conséquence pour les lisses de poil : quant à cette opération, voyez l’article Armure.