L’Encyclopédie/1re édition/ARBELLE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 577-578).
◄  ARBE
ARBELLES  ►

* ARBELLE, (Geog. anc.) ville de Sicile, dont les habitans étoient si sots & si stupides, qu’on disoit de ceux qui en faisoient le voyage, quid non fies Arbelas profectus ? Ce qui peut s’entendre de deux façons : que vous serez sot, ou que vous serez riche à votre retour ! sot, pour avoir vécu si long-tems avec des sots ; riche, parce qu’il est facile de faire fortune avec des gens aussi peu fins.

* Arbelle, (Géog. sainte.) ville de la haute Galilée, dans la tribu de Nephtali, à l’occident du lac Semachon, où l’on rencontroit des cavernes affreuses, la retraite des voleurs ou des Juifs persécutés. Hérode le grand en fit boucher quelques-unes, & mettre le feu aux autres : on lit dans Josephe, Antiq. Lib. XII. c. xviij. que l’accès en étoit rendu si difficile par des rochers & des précipices, qu’on n’en pouvoit presque aborder quand on étoit au pié, ni descendre, quand on avoit atteint le sommet. Il ajoûte qu’Hérode y fit descendre dans des coffres attachés à des chaînes de fer, des soldats armés de hallebardes qui accrochoient & tuoient ceux qui faisoient résistance.