L’Encyclopédie/1re édition/APPLAUDISSEMENT

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 550).
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APPLAUDISSEMENT, s. m. (Hist. anc.) les applaudissemens chez les Romains accompagnoient les acclamations, & il y en avoit de trois sortes : la premiere qu’on appelloit bombi, parce qu’ils imitoient le bourdonnement des abeilles : la seconde étoit appellée imbrices, parce qu’elle rendoit un son semblable au bruit que fait la pluie en tombant sur des tuiles ; & la troisieme se nommoit testæ, parce qu’elle imitoit le son des coquilles ou castagnettes : tous ces applaudissemens, comme les acclamations, se donnoient en cadence ; mais cette harmonie étoit quelquefois troublée par les gens de la campagne qui venoient aux spectacles, & qui étoient mal instruits. Il y avoit encore d’autres manieres d’applaudir ; comme de se lever, de porter les deux mains à la bouche, & de les avancer vers ceux à qui on vouloit faire honneur ; ce qu’on appelloit adorare, ou basia jactare ; de lever les deux mains jointes en croisant les pouces ; & enfin de faire voltiger un pan de sa toge. Mais comme cela étoit embarrassant, l’empereur Aurélien s’avisa de faire distribuer au peuple des bandes d’étoffe pour servir à cet usage. Mém. de l’Acad. des Belles-Lettres. (G)