L’Encyclopédie/1re édition/AORTE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 520).
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AORTE, s. f. terme d’Anatomie. Ce mot est formé du Grec ἀορτὴ, qui signifie vaisseau, sac, coffre, &c. c’est une artere qui s’éleve directement du ventricule gauche du cœur, & de-là se partage dans toutes les parties du corps. Voyez Pl. Anat.

L’aorte s’appelle autrement la grande artere, parce qu’elle est le tronc duquel sortent les autres arteres, comme de leur source, & le grand conduit ou canal par où le sang est porté dans tout le corps. V. Sang & Circulation.

L’aorte à sa sortie du cœur se fléchit d’abord à droite, puis à gauche & en arriere, en formant un arc très-aigu.

On divise ordinairement l’aorte en aorte ascendante, & aorte descendante : l’aorte ascendante prend ce nom depuis sa sortie du cœur, jusqu’à la fin de sa grande courbure ; le reste de ce tronc, qui depuis l’arcade s’étend jusqu’à l’os sacrum, s’appelle aorte descendante.

L’aorte descendante se subdivise encore en portion supérieure ; savoir, celle qui est située au-dessus du diaphragme ; & en portion inférieure, & c’est cette portion qui suit depuis le diaphragme jusqu’à l’os sacrum.

Les branches que l’aorte en général produit immédiatement, sont deux arteres coronaires du cœur, deux arteres soûclavieres, deux arteres carotides, les arteres bronchiales, les arteres œsophagiennes, les arteres intercostales, les diaphragmatiques inférieures, une artere céliaque, une artere mesentérique supérieure, deux arteres rénales ou arteres émulgentes, les arteres spermatiques, une artere mesentérique inférieure, les arteres lombaires, les arteres sacrées, & les deux arteres iliaques. Voyez chacune à son article particulier, Souclaviere, Carotide, &c.

Les ossifications ou pétrifications des enveloppes de l’aorte à sa sortie du cœur sont si fréquentes, que certains Physiciens pensent que la chose est constante. M. Cowper a néanmoins composé un discours fait exprès, pour montrer qu’une telle ossification est une maladie qui n’arrive jamais sans incommoder la partie dans sa fonction naturelle. Il nous en donne plusieurs exemples ; dans l’un elle a produit un pouls intermittent ; dans un autre un froid aux extrémités, avec la gangrene, &c. Phil. Transact. n°. 299.

On trouve dans Paschioni, édit. de Rome 1741, une observation de M. Beggi, sur une ossification totale de l’aorte, ornée d’une Planche. (L)