L’Encyclopédie/1re édition/AMMODYTE

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AMMODYTE, s. m. Ammodytes, (Hist. nat.) serpent ainsi appellé, parce qu’il se glisse sous le sable, il en a la couleur ; sa longueur est d’une coudée, & il ressemble à la vipere ; cependant sa tête est plus grande, & ses mâchoires plus larges : son dos est parsemé de taches noires ; sa queue est dure ; il semble qu’elle soit parsemée de grains de millet ; c’est ce qui a fait donner à ce serpent le nom de cenchrias, ou plûtôt cerchnias. Il a sur le devant de la tête, ou plûtôt sur le bout de la mâchoire supérieure, une éminence pointue en forme de verrue, que l’on pourroit prendre pour une corne, ce qui lui a fait donner le nom de serpent cornu. Les serpens ammodytes sont en Afrique & en Europe, & surtout dans l’Esclavonie, aussi les a-t-on appellés viperes cornues d’Illirie ; on en trouve en Italie, &c. On dit que si on ne remédie à la morsure de ce serpent, on en meurt en trois jours ou au plus en sept jours, & beaucoup plûtôt, si on a été mordu par la femelle. Aldrovande. Voyez Serpent. (I)

Ammodyte, (Medecine.) Lorsque la morsure de l’ammodyte ne cause pas une mort prompte, le sang sort de la plaie ; la partie mordue s’enfle, il survient aussitôt un écoulement de sanie, qui est suivi d’une pesanteur de tête & de défaillance. On doit dans un pareil cas recourir d’abord aux remedes ordinaires, aux ventouses, aux scarifications de la partie autour de la plaie, à la ligature & à l’ouverture de la plaie avec le bistouri : les meilleurs remedes sont la menthe prise dans l’hydromel, la thériaque appliquée sur la plaie, les cataplasmes propres à la cure des ulceres malins, &c. Aétius, Tetrab. IV. Serm. I. (N)