L’Encyclopédie/1re édition/AÉROMANTIE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 155).

AÉROMANTIE, s. f. (Divin. Hist. anc.) sorte de divination qui se faisoit par le moyen de l’air & par l’inspection des phénomenes qui y arrivoient. Aristophane en parle dans sa Comédie des Nuées. Elle se subdivise en plusieurs especes, selon Delrio. Celle qui se fait par l’observation des météores, comme le tonnerre, la foudre, les éclairs, se rapporte aux augures. Elle fait partie de l’Astrologie, quand elle s’attache aux aspects heureux ou malheureux des Planetes ; & à la Teratoscopie, quand elle tire des présages de l’apparition de quelques spectres qu’on a vûs dans les airs, tels que des armées, des cavaliers, & autres prodiges dont parlent les Historiens. L’aéromantie proprement dite étoit celle où l’on conjuroit l’air pour en tirer des présages. Cardan a écrit sur cette matiere. Voyez Delrio, disquisit. magicar. lib. IV. cap. ij. quæst. vj. sect. 4. page 547.

Ce mot est formé du Grec ἀὴρ, air, & μαντεία, divination. (G)