L’Enclos du Rêve/03/Sous la lampe, quand sa lumière tamisée…

Alphonse Lemerre (p. 31).


I

Sous la lampe, quand sa lumière tamisée

Nous regarde tous deux d’un bon regard d’ami,

Il me semble que mon tourment s’est endormi,
Que mon cœur est plus fort et mon âme apaisée,

Et qu’une main de bienveillance s’est posée
À même mon cerveau douloureux et meurtri,
Qu’une main de douceur sous ses doigts a pétri
Du rêve et du repos frais comme la rosée.

Et je voudrais que ces légers rayons soyeux,
Humains, miséricords et clairs comme des yeux
Sur ton être, aient aussi ce pouvoir invincible.

Aient ce charme de t’envelopper de douceur,
De te baigner de rêve et de repos berceur,
De faire ton cœur fort et ton âme paisible.