Albin Michel (p. 235-248).



CHAPITRE XV


LA COMPLAINTE DE TANIT-ZERGA


— Arraoû, arraoû.

Vaguement, je sortis du demi-sommeil auquel j’avais fini par succomber. Mes yeux s’entr’ouvrirent. Je me rejetai brusquement en arrière.

— Arraoû.

À deux pieds de ma figure, il y avait le mufle jaune, pointillé de noir, d’Hiram-Roi. Le guépard assistait à mon réveil ; sans grand intérêt d’ailleurs, car il bâillait ; sa gueule carmin sombre, où luisaient les beaux crocs blancs, s’ouvrait et se fermait paresseusement.

Au même instant, j’entendis un éclat de rire.

C’était la petite Tanit-Zerga. Elle se tenait accroupée sur un coussin, près du divan où j’étais moi-même allongé et surveillait curieusement ma confrontation avec le guépard.

— Hiram-Roi s’ennuyait, — crut-elle bon de m’expliquer. — Je l’ai amené.

— C’est bon, — maugréai-je. — Mais, dis-moi, ne pourrait-il aller s’ennuyer ailleurs ?

— Il est tout seul, maintenant, — dit la petite. — On l’a chassé. Il faisait du bruit en jouant.

Ces mots me rappelèrent les événements de la veille.

— Si tu veux, je vais le faire partir, — dit Tanit-Zerga.

— Non, laisse-le.

Je regardai le guépard avec sympathie. Notre commune infortune nous rapprochait.

Je caressai même le front bombé. Hiram-Roi marqua son contentement en s’étirant de toute sa longueur et en exhibant ses énormes griffes d’ambre. La natte du sol eut en cette seconde prodigieusement à souffrir.

— Il y a aussi Galé, — fit la petite fille.

— Galé ! Qu’est-ce encore ?

En même temps, j’aperçus sur les genoux de Tanit-Zerga un bizarre animal, de la taille d’un gros chat, aux oreilles plates, au museau allongé. Sa fourrure gris pâle était rugueuse.

Il me dévisageait avec de drôles de petits yeux roses.

— C’est ma mangouste, — expliqua Tanit-Zerga.

— Dis donc, — fis-je avec humeur, — est-ce tout ?

Je devais avoir un air si rechigné et ridicule que Tanit-Zerga se mit à rire. Je ris aussi.

— Galé est mon amie, — dit-elle, quand son sérieux lui fut revenu. — C’est moi qui lui ai sauvé la vie. Elle était alors toute petite. Je te raconterai cela un autre jour. Regarde comme elle est aimable.

Ce disant, elle déposait la mangouste sur mes genoux.

— C’est gentil à toi, Tanit-Zerga, d’être venue me faire une visite, — dis-je lentement, en passant ma main sur la croupe de la bestiole. — Quelle heure est-il donc ?

— Un peu plus de neuf heures. Vois, le soleil est déjà haut. Laisse que je baisse le store.

L’ombre emplit la pièce. Les yeux de Galé se firent plus roses. Ceux d’Hiram-Roi devinrent verts.

— C’est très gentil, — répétai-je, poursuivant, mon idée. — Je vois que tu es libre aujourd’hui. Jamais encore tu n’étais venue de si bon matin.

Une ombre passa sur le front de la petite fille.

— Je suis libre, en effet, — fit-elle, presque durement.

Je regardai alors avec plus d’attention Tanit-Zerga. Pour la première fois, je m’aperçus qu’elle était belle. Ses cheveux, qu’elle portait répandus sur ses épaules, étaient moins crépelés qu’ondulés. Ses traits étaient d’une pureté remarquable : nez très droit, petite bouche aux lèvres fines, menton volontaire. Le teint était cuivré et non noir. Le corps mince et souple n’avait rien de commun avec les ignobles boudins graisseux que deviennent les corps des noirs bien soignés.

Un large cercle de cuivre faisait autour de son front et de ses cheveux une lourde ferronnière. Elle avait quatre bracelets, plus larges encore, aux poignets et aux chevilles, et, comme vêtement, une tunique de soie verte, échancrée en pointe, soutachée d’or. Vert, bronze, or.

— Tu es Sonrhaï, Tanit Zerga ? — fis-je doucement.

Elle répliqua, avec une sorte de fierté dure :

— Je suis Sonrhaï.

« Bizarre petite », pensai-je.

Visiblement, il y avait un point sur lequel Tanit-Zerga n’entendait pas laisser dévier la conversation. Je me rappelai l’air presque de souffrance quand elle m’avait dit qu’on avait chassé Hitram-Roi, avec lequel elle avait prononcé ce on.

— Je suis Sonrhaï, — répéta-t-elle. — Je suis née à Gâo, sur le Niger, l’antique capitale sonrhaï. Mes pères ont régné sur le grand empire mandingue. Si je suis ici comme esclave, il ne faut pas me mépriser.

Dans un rayon de soleil, Galé, assise sur son petit derrière, lustrait ses moustaches luisantes avec ses pattes de devant ; Hiram-Roi, vautré sur la natte, dormait, poussant, de-ci, de-là, un grognement plaintif.

— Il rêve, — dit Tanit-Zerga, un doigt sur les lèvres.

— Il n’y a que les jaguars qui rêvent, — fis-je.

— Les guépards rêvent aussi, — répondit-elle gravement, sans paraître saisir le moins du monde le sel de cette facétie parnassienne.

Il y eut un moment de silence. Puis elle dit :

— Tu dois avoir faim. Et je pense que tu n’aurais pas de plaisir à manger avec les autres.

Je ne répondis pas.

— Il faut manger, — reprit-elle. — Si tu le permets, je vais aller chercher à manger, pour toi et pour moi. J’apporterai aussi le dîner d’Hiram-Roi et de Galé. Quand on a du chagrin, il ne faut pas rester seul.

Et la petite fée verte et dorée, sortit, sans avoir attendu ma réponse.

C’est ainsi que se nouèrent mes relations avec Tanit-Zerga. Chaque matin, elle arrivait dans ma chambre avec les deux bêtes. Il était rare qu’elle me parlât d’Antinéa, et toujours de façon indirecte. La question qu’elle voyait sans cesse à mes lèvres semblait lui être insupportable, et je la sentais fuir tous les sujets sur lesquels j’osais moi-même ramener la conversation.

Pour mieux les éviter, comme une petite perruche fiévreuse, elle parlait, parlait, parlait.

Je fus malade, et soigné comme on ne l’a jamais été par cette sœur de charité de soie verte et de bronze. Les deux fauves, le grand et le petit, étaient là, de chaque côté de ma couche, et, durant mon délire, je voyais, fixées sur moi, leurs tristes prunelles mystérieuses.

De sa voix chantante, Tanit-Zerga me contait ses belles histoires, parmi lesquelles celle qu’elle jugeait la plus belle, l’histoire de sa vie.

Ce n’est que plus tard, tout d’un coup, que je me suis rendu compte à quel point cette petite barbare avait pénétré dans la mienne. Où que tu sois à l’heure actuelle, chère petite fille, quel que soit le rivage apaisé d’où tu assistes à ma tragédie, jette un regard sur ton ami, pardonne-lui de ne t’avoir pas accordé, de prime abord, l’attention que tu méritais tant.

— Je garde de mes années enfantines, — disait-elle, — l’image d’un jeune et rose soleil montant, parmi les buées matinales, sur un grand fleuve roulant par larges ondes lisses, le fleuve qui a de l’eau, le Niger. C’était… Mais tu ne m’écoutes pas.

— Je t’écoute, je te le jure, petite Tanit-Zerga.

— Vraiment, je ne t’ennuie pas ? Tu veux que je parle ?

— Parle, Tanit-Zerga, parle.

— Eh bien, avec mes petites compagnes, pour lesquelles j’étais très bonne, nous jouions au bord du fleuve qui a de l’eau, sous les jujubiers, frères du zeg-zeg, dont les épines ensanglantèrent la tête de votre prophète, et que nous appelons l’arbre du paradis, parce que c’est sous lui, a dit notre prophète à nous, que les élus du paradis feront leur séjour[1], et qui est parfois si grand, si grand, qu’un cavalier ne peut, en un siècle, traverser l’ombre qu’il projette.

« C’est là que nous tressions de belles guirlandes, avec des mimosas, des fleurs roses de câprier et des nigelles blanches. On les jetait ensuite aux eaux vertes, pour conjurer le mauvais sort, et nous riions comme de petites folles lorsqu’un hippopotame sortait en reniflant sa bonne grosse tête mafflue, à le bombarder sans méchanceté jusqu’à ce qu’il replongeât au milieu d’une pluie d’écume.

« Cela, c’était pour le matin. Puis s’étendait sur Gâo grésillant la mort de la rouge sieste. Puis, quand elle était finie, nous retournions au bord du fleuve, pour voir, parmi les nuées de moustiques et d’éphémères, les énormes caïmans blindés de bronze s’élever petit à petit sur les berges et s’enliser traîtreusement dans les boues jaunes des marigots mitoyens.

« Alors, nous les bombardions encore, comme les hippopotames du matin, et, pour fêter le soleil qui était en train de décroître derrière les branches noires des douldouls, nous faisions, frappant des pieds, puis des mains, la ronde rituelle, en chantant l’hymne sonrhaï.

« Telles étaient nos occupations ordinaires de petites filles libres. Mais tu te tromperais cependant à nous croire uniquement frivoles, et je te raconterai, si tu veux, comment, moi qui te parle, j’ai sauvé un chef français, qui devait être beaucoup plus que toi, à en juger par le nombre des rubans dorés qu’il avait sur ses manches blanches.

— Raconte, petite Tanit-Zerga, — disais-je, les yeux ailleurs.

— Tu as tort de sourire, — poursuivait-elle un peu froissée, — et de ne pas me prêter attention davantage. Mais qu’importe ! C’est pour moi que je raconte ces choses, à cause du souvenir. Eh bien, en amont de Gâo, le Niger fait un coude. Il y a dans le fleuve un petit cap, tout chargé d’énormes gommiers. C’était un soir d’août, et le soleil allait mourir, puisque, dans la forêt environnante, il n’y avait plus un oiseau qui ne fût perché, immobile, jusqu’au lendemain. Soudain, vers l’ouest, nous entendîmes un bruit inconnu, boum-boum, boumbaraboum, boum-boum, qui grandissait, — boum-boum, boum-baraboum, et ce fut brusquement un vol extraordinaire d’oiseaux aquatiques, aigrettes, pélicans, canards armés et sarcelles, qui s’éparpillait au-dessus des gommiers, suivi dans l’air d’une colonne de fumée noire à peine infléchie par la brise qui naissait.

« C’était une canonnière qui tournait le cap, soulevant, de chaque côté du fleuve, des remous qui faisaient tressauter les broussailles pendantes. À son arrière, on voyait, traînant dans l’eau, tellement la soirée était chaude, le drapeau bleu-blanc-rouge.

« Elle vint aborder au petit môle de bois. Une chaloupe fut descendue, avec deux laptots qui ramaient et trois chefs qui, bientôt, sautèrent sur le sol.

« Le plus vieux, un marabout français, avec un grand burnous blanc, qui connaissait à merveille notre langue, demanda à parler au Cheikh Sonni-Azkia. Mon père s’était avancé et ayant dit que c’était lui, le marabout lui raconta que le commandant du cercle de Tombouctou était très en colère, qu’à un mille de là, la canonnière venait de donner dans une digue invisible de pilotis, et qu’il y avait des avaries, et qu’elle ne pouvait continuer ainsi son voyage vers Ansango.

« Mon père répondit que les Français, protecteurs des pauvres sédentaires contre les Touareg, étaient les bienvenus ; que ce n’était pas par malice, mais à cause du poisson et de la nourriture qu’avait été construit le barrage et qu’il mettait à la disposition du chef français toutes les ressources de Gâo, dont une forge, pour la réparation de la canonnière.

« Pendant qu’ils parlaient, le chef français me regardait, et je le regardais aussi. C’était un homme déjà âgé, aux épaules fortes un peu voûtées, aux yeux bleus aussi clairs que la source dont je porte le nom.

« — Viens ici, petite, — fit-il d’une voix qu’il avait douce.

« — Je suis la fille de Cheikh Sonni-Arkia, et je fais ce que je veux, — répondis-je, vexée de tant de désinvolture.

« — Tu as raison, — reprit-il en souriant, — car tu es jolie. Veux-tu me donner les fleurs que tu as au cou.

« C’était un grand collier d’hibiscus pourpres. Je le lui tendis. Il m’embrassa. La paix était faite.

« Pendant ce temps, sous la direction de mon père, les laptots et les hommes les plus forts de la tribu avaient halé la canonnière dans une anse du fleuve.

« — Il y en a pour toute la journée de demain, mon colonel, — dit le chef mécanicien qui revenait d’inspecter les avaries. — Nous ne pourrons repartir qu’après-demain matin. Et encore faudra-t-il que ces fainéants de laptots ne boudent pas à la tâche.

« — Quelle scie ! — grommela mon nouvel ami.

« Mais son humeur ne resta pas longtemps mauvaise, tant je mis avec mes petites compagnes d’ardeur à le distraire. Il écouta nos plus belles chansons, et, pour nous remercier, nous fit goûter aux très bonnes choses qu’on avait descendues du bateau pour son dîner. Il dormit dans notre grande case, que mon père lui avait cédée, et moi, très longtemps, à travers les branches des murs de la case où je m’étais retirée avec ma mère, je vis, avant de m’endormir, le fanal de la canonnière trembloter, en vrilles rouges, à la surface des îlots assombris.

« Cette nuit, je fis un rêve effrayant. Je vis mon ami, l’officier français, sommeillant en paix, tandis qu’un grand corbeau planait au-dessus de sa tête en croassant : crââ, crââ, l’ombre des gommiers de Gâo — crââ, crââ, ne vaudra rien la nuit prochaine — crââ, crââ, au chef blanc, ni à son escorte.

« L’aube naissait à peine que j’allai trouver les laptots. Ils étaient étendus sur le pont de la canonnière, profitant de ce que les blancs reposaient encore pour fainéanter.

« J’avisai le plus vieux, et lui parlai avec autorité.

« — Écoute, j’ai vu cette nuit en rêve le corbeau noir. Il m’a dit que l’ombre des arbres de Gâo serait fatale la nuit qui vient à votre chef…

« Et, comme ils restaient tous immobiles, allongés, les yeux au ciel, sans même faire l’air d’avoir entendu, j’ajoutai :

« — Et à son escorte.


« Il était l’heure du plus haut soleil, et le colonel était en train de manger dans la case, avec les autres Français, quand le mécanicien entra.

« — Je ne sais ce qui a pris aux laptots. Ils travaillent comme des anges. S’ils continuent ainsi, mon colonel, nous pourrons repartir ce soir.

« — Tant mieux, — dit le colonel, — mais qu’ils ne sabotent pas la besogne par trop de hâte. Nous n’avons pas besoin d’être à Ansango avant la fin de la semaine. Il vaut mieux repartir au jour.

« Je frémis. Suppliante, je m’approchai de lui et lui contai l’histoire de mon rêve. Il écouta, avec un sourire étonné, puis, à la fin, il me dit gravement :

« — C’est entendu, petite Tanit-Zerga, nous repartirons ce soir, puisque tu le veux.

« Et il m’embrassa.

« L’ombre était déjà tombée quand la canonnière réparée sortit de son anse. Les Français, au milieu desquels je voyais mon ami, nous saluèrent longtemps en agitant leurs casques, tant que nous pûmes les apercevoir ; et, restée seule sur la jetée vacillante, je demeurai ainsi, à regarder couler le fleuve, jusqu’au moment où le bruit du vaisseau de fumée, baoum-baraboum, se fut évanoui dans la nuit[2].

Tanit-Zerga fit une pause.

— Cette nuit-là fut la dernière de Gâo. Comme je dormais et que la lune était encore haute sur la forêt, un chien cria, mais pas longtemps. Puis ce furent des hurlements d’hommes, puis de femmes, des cris, vois-tu, qu’on ne peut plus jamais oublier quand on les a entendus une fois. Lorsque le soleil se leva, il me trouva, toute nue, avec mes petites compagnes, courant, en trébuchant, vers le nord, à cause de la vitesse des chameaux montés par les Touareg qui nous escortaient. Derrière, les femmes de la tribu, dont ma mère, deux par deux, la fourche au cou, suivaient. Il n’y avait que peu d’hommes. Presque tous étaient restés, avec mon père, le brave Sonni-Azkia, égorgés sous les décombres de chaume de Gâo, de Gâo rasé une fois de plus par une bande d’Aouelimiden accourus pour massacrer les Français de la canonnière.

« Maintenant, les Touareg nous pressaient, nous pressaient, car ils avaient peur d’être poursuivis. Nous allâmes ainsi environ dix jours et, à mesure que disparaissaient le mil et le chanvre, la marche devenait plus affreuse. Enfin, près d’Isakeryen, dans le pays de kidal, les Touareg nous vendirent à une caravane de Maures Trurza qui allaient de Mabrouk à Rhât. D’abord, parce qu’on marchait moins vite, je crus que c’était le bonheur. Mais, soudain, le désert se fit de durs cailloux et les femmes commencèrent à tomber. Les hommes, il y avait longtemps que le dernier était mort sous le bâton pour avoir refusé d’aller plus loin.

« J’avais la force de trotter encore, et même aussi en avant que possible, pour essayer de ne pas entendre le cri de mes petites amies ; quand une d’elles était tombée sur la route, et qu’il était visible qu’elle ne se relèverait pas, un des gardiens descendait de chameau et la traînait un peu sur le côté de la caravane pour l’égorger. Mais, un jour, j’entendis un cri qui me força à me retourner. C’était ma mère. Elle était agenouillée et me tendait ses pauvres bras. En un instant, je fus près d’elle. Mais un grand Maure, vêtu tout de blanc, nous sépara. Il avait, pendu au cou par un chapelet noir, une gaine de maroquin rouge d’où il retira son coutelas. Je vois encore la lame bleue sur la peau brune. Un autre cri, horrible. L’instant d’après, chassée à coups de matraque, je trottinais en avalant mes petites larmes pour rattraper ma place dans la caravane.

« Du côté des puits d’Asiou, les traitants maures furent attaqués par un parti de Touareg Kel-Tazhôlet, serfs de la grande tribu Kel-Rhelâ, qui donne ses lois au Hoggar, et massacrés à leur tour jusqu’au dernier. C’est ainsi que je fus conduite ici et offerte en hommage à Antinéa, à qui je plus, et qui fut depuis toujours bonne pour moi. C’est ainsi que tu as aujourd’hui, pour bercer ta fièvre par des histoires que tu n’écoutes même pas, non une esclave quelconque, mais la dernière descendante des grands empereurs sonrhaï, de Sonni-Ali, le destructeur d’hommes et de pays, de Mohammed-Azkia, qui fit le pèlerinage de la Mecque, emmenant avec lui quinze cents cavaliers et trois cent mille mithkal d’or, alors que notre puissance s’étendait sans conteste du Tchad au Touat et à la mer occidentale, et que Gâo élevait au-dessus des autres villes sa coupole, sœur du ciel, plus haute parmi les coupoles, ses rivales, que ne l’est le tamaris parmi les humbles plants de sorgho. »

  1. Coran, chapitre 66, verset 17 (Note de M. Leroux).
  2. Cf. les comptes rendus et le Bulletin de la Société de Géographie de Paris (1897), pour les croisières sur le Niger du commandant de la région de Tombouctou, le colonel Joffre, des lieutenants Baudry et Bluset et du Père Hacquart, de la Congrégation des Pères Blancs. (Note de M. Leroux)