L’Amour qui ne meurt pas/Trêve

Éditions de la Revue des poètes (p. 40).

TRÈVE

Le ciel sans un nuage en ce calme matin
Épanche sur la mer une splendeur sereine ;
Tels que des chapelets de perles qu’on égrène,
Sur la grève les flots font un bruit argentin.

L’air vif sent le citron, la résine et le thym ;
Les jardins des rochers répandent dans la plaine,
Vin pourpré s’épanchant d’une coupe trop pleine,
Leurs fleurs de flamme au gré du vent proche ou lointain.

Silencieusement j’admire et je contemple
L’aurore printanière et parfois il me semble
Sentir autour de moi comme un souffle très doux

Votre présence ailée, habitants du mystère,
Tandis que je possède en m’élevant vers vous
Ce peu de paradis oublié sur la terre.