L’Amour et le Sablier/Vertiges

L’Amour et le SablierFrançois Bernouard (p. 17-18).
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Vertiges


 
Du corps que mes bras ont tenu,
Des yeux de larmes embués,
Et des lèvres que j’ai mordues,
Que me reste-t-il aujourd’hui ?


La robe affaissée sur la chaise,
Une odeur tiède sur les paumes,
Et ce fantôme replié
Sous l’ombre basse des paupières.

Mes mains se ferment sur le vide ;
Ma bouche ne baise qu’un souffle
Égaré du jardin désert ;

Mon désir n’atteint qu’un mirage,
Et mon amour est en balance
Entre l’attente et le regret.