L’Affaire Blaireau/Chapitre 35

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XXXV


Dans lequel l’auteur, après avoir terminé le récit des aventures judiciaires de Blaireau, liquide rapidement le compte de plusieurs héros moins importants, mais tout de même pas entièrement dépourvus d’intérêt.


Quelques mois après les événements qui viennent de s’accomplir plus haut, Jules Fléchard conduisait à l’autel sa bien-aimée, radieuse en sa robe blanche, étincelante d’allégresse et d’amour.

Le mariage, quoi qu’en disent les détracteurs de cette belle institution, possède maints avantages, entre autres celui-ci qu’il suffit à transformer, du jour au lendemain, une vieille fille en jeune femme, à condition bien entendu que ladite vieille fille ne jouisse pas encore d’une caducité trop prononcée.

Mlle  Arabella de Chaville, un tout petit peu ridicule en robe blanche, se mua vite en une Mme  Jules Fléchard de soie gris perle tout à fait charmante.

Où pensez-vous que les nouveaux mariés coururent cacher leur lune de miel ?

À Venise, vous l’avez deviné, à Venise, où ils se grisèrent d’amour, de gondoles, de sensuelles chansons napolitaines et des tutti frutti du café Florian.

Ils n’eurent pas beaucoup d’enfants, maisils furent bien heureux, tout de même, ce qui est moins encombrant.

Envions ces deux êtres, qui purent réaliser leur idéal, et rentrons à Paris.

Nous aurons des chances d’y rencontrer notre vieille connaissance, le sympathique directeur de la prison de Montpaillard, M. Bluette.

Sur un rapport tout à fait chaleureux de ce galant inspecteur dont, j’espère, vous n’avez pas oublié le passage, M. Bluette obtint de l’avancement.

Il est actuellement à l’administration centrale avec d’excellents appointements et, ce qui ne gâte rien, peu de chose à faire.

Le baron de Hautpertuis, qui ne peut plus se passer de lui, vient souvent le chercher à son bureau et l’emmène dîner dans quelque cabaret en vogue, en compagnie deDelphine de Serquigny, plus délicieuse que jamais.

Ces trois personnages paraissent s’entendre à merveille.



FIN