L’Adjuvilo/Texte entier

Claudius Colas (Prof. V. Esperema)
.
Prof. V. ESPEREMA

L’ADJUVILO

LANGUE AUXILIAIRE INTERNATIONALE

basée sur le maximum d’internationalité, de simplicité et d’harmonie.


Système IDO mis au point


La meilleure langue internationale est celle qui présente le plus de facilité pour le plus grand nombre d’hommes.

Prof. JESPERSEN.

Cette définition suffit à déterminer complètement la solution du problème.

Louis COUTURAT.

Prix : 0 fr. 75.



PARIS

Librairie Internationale GAMBER.

7, rue Danton, 7.

1910

a la veras amikos
de la linguo internacionala
precipue
a la membros de
Academia pro interlingua
ed a sua eminenta direktoro.
Prof. G. PEANO.
me dedican tia libro.
V. E.

INTRODUCTION


Le problème de la langue internationale est un de ceux dont la solution définitive s’impose chaque jour davantage.

L’expérience faite quotidiennement depuis vingt années par plusieurs milliers d’Espérantistes de tous les pays du monde, a montré la variété infinie des services que pourrait rendre à l’humanité une langue auxiliaire apprise par chacun à côté de sa langue maternelle.

Mais comment résoudre définitivement cette grave question ?

Si l’on n’a en vue que les résultats, et si l’on admet qu’il suffit d’avoir une bonne langue, l’Esperanto la résout, et l’intransigeance des disciples du Dr Zamenhof, qui ne veulent admettre dans leur langue ni changements ni réformes est justifiée. Mais l’humanité s’en tiendra-t-elle là  ? Se contentera-t-elle d’une bonne langue internationale et ne voudra-t-elle point adopter la meilleure  ?

D’aucuns le pensent ; de là les divergences multiples, qui se sont produites au sein des partisans d’une langue internationale.

D’un côté la foule des Fundamentistes qui considèrent la question comme résolue, gardent et propagent avec un enthousiasme quasi-religieux la langue de Zamenhof, éditent des ouvrages, publient des revues, réunissent des congrès ; de l’autre les perfectionnistes qui cherchent à donner au monde « la meilleure » langue internationale.

Ces différents systèmes sont d’accord sur le principe d’internationalité mis en pratique pour la première fois par le Dr Zamenhof[1]. Aussi leur vocabulaire ou plutôt leur Radicaire est-il, à quelques différences près, le même pour tous, et on peut actuellement considérer toutes ces langues comme des dialectes divers d’une même langue internationale.

Leur différence est essentiellement dans les formes grammaticales.

Une étude très attentive et très impartiale des différents systèmes perfectionnistes nous a convaincus que l’Ido est actuellement celui dont l’ensemble se rapproche le plus de la meilleure langue internationale.

L’Ido a pour auteur MM. de Beaufront et Couturat. Il se présente comme une réforme et une simplification de l’Esperanto.

Il a sur ce dernier, des supériorités partielles incontestables.

Mais à côté de ces supériorités il contient, dans la grammaire notamment, de très graves défectuosités et des complications qui ont éloigné de lui maints réformistes des plus résolus et ont empêché sa propagation au delà d’un petit cercle de 300 ou 400 adeptes.

Si réels et si graves qu’ils soient, ces défauts ne sont pas irrémédiables. Plusieurs ont tenté de les corriger et de nombreuses propositions ont déjà paru, soit sous formes de projets complets soit sous formes de propositions multiples, insérées chaque mois dans Progreso, organe officiel de la langue.

Il y a beaucoup à prendre dans ces innombrables propositions. Mais aucun des « projets complets, » ne saurait satisfaire pleinement : leurs auteurs semblent avoir cherché, bien moins à faire disparaître les défectuosités de l’Ido, qu’à faire passer arbitrairement certaines idées personelles, ingénieuses sans doute[2], mais nullement en accord avec les principes qui devaient être leurs seuls guides.

Tout autre a été notre manière d’agir. Prenant pour criterium de la meilleure langue internationale le principe émis par un savant Danois, M. Jespersen et vulgarisé par M. Couturat, nous avons, guidé par le seul souci de donner au monde la langue la «  plus simple » et la «  plus facile pour tous », élaboré l’Adjuvilo.

L’Adjuvilo n’est pas une nouvelle langue. Il n’est autre que l’Ido mis au point, simplifié, débarrassé de ses défectuosités, de ses irrégularités, de ses complications, et revêtu d’une forme nouvelle à la fois beaucoup plus simple et plus harmonieuse. Nous n’avons fait du reste qu’appliquer intégralement, au lieu de rester à mi-chemin, les principes émis par les auteurs de l’Ido primitif. Nous avons de ce dernier gardé tout ce qui était bon, et rejeté seulement les formes défectueuses, que nous avons remplacées par des formes meilleures.

Persuadé que l’avenir réservé à la langue internationale est immense, et qu’elle ne doit pas seulement être utile à ceux qui veulent exprimer des besoins matériels ou servir des intérêts commerciaux, mais encore donner une nouvelle âme à ceux qui pensent, à ceux qui aiment, à ceux qui chantent, et qui veulent que leurs pensées, leurs amours ou leurs chants retentissent au delà des frontières de leurs pays, nous nous sommes efforcé de donner à l’Adjuvilo toute la beauté, la douceur et la sonorité qui convient à la plus humaine des langues.

Selon la remarque très profonde du regretté docteur Javal, pour solutionner la question de la langue auxiliaire il fallait unir les qualités caractéristiques des deux langues européennes les plus répandues dans le monde : l’espagnol et l’anglais  ; prendre du premier l’incomparable sonorité, l’harmonie majestueuse, et lui appliquer la simplicité grammaticale du second  : Nous croyons que l’Adjuvilo répond pleinement à ce programme.

Nous n’avons pas voulu exposer dans ce volume, la théorie complète de l’Ido simplifié nous le ferons dans des ouvrages nouveaux  ; il nous fallait d’abord justifier l’opportunité et l’excellence de notre réforme, et pour cela, montrer que la forme actuelle de l’Ido primitif tel qu’il est propagé par l’Uniono di la Amiki, n’est pas acceptable. Que tous les partisans sincères de la langue la «  meilleure et la plus facile pour tous  » comparent donc impartialement les deux langues, et si, comme cela nous paraît indubitable, la supériorité théorique et pratique de l’Adjuvilo les convainc, qu’ils n’hésitent pas à l’accepter  : Ce serait à la fois un aveuglement impardonnable, une faute grave et un manquement à leurs principes mêmes, que de conserver obstinément des formes qu’ils savent défectueuses  ; et ils mériteraient le reproche de « fétichistes » que les chefs Idistes ont maintes fois fait aux « fidèles » de l’Esperanto.

Tôt ou tard, la forme de l’Adjuvilo s’imposera à l’Ido, cela est certain.

Ne vaut-il pas mieux, alors que le développement de l’Ido est à peine commencé l’adopter tout de suite, et éviter ainsi pour plus tard des divisions qui seraient sa ruine ?

Peut-être certains Idistes nous feront-ils un reproche de nous être adressé directement au public, et de n’avoir pas usé, pour présenter notre projet, des pages largement ouvertes de Progreso, organe consacré à la « libre discussion », et au «  constant perfectionnement de la langue internationale ».

C’est que nous savons trop bien ce que signifient cette « libre discussion » et ce « constant perfectionnement ». Nous sommes fixé sur le sort réservé aux innombrables propositions d’améliorations et de réformes présentées par les idistes et insérées dans les pages « libres » de Progreso.

Cette apparente libéralité n’est qu’un leurre  : invariablement, quelque soit le bien fondé de ces diverses propositions, une petite « 

respondo  » en fait table rase, et démontre péremptoirement qu’il n’y a, après tout, rien de mieux, que la forme actuelle de l’Ido, — forme sacro sainte et intangible en dépit des principes et des déclarations. Le serment de fidélité imposé par l’Uniono di la Amiki à ses membres n’est-il pas, à ce propos, suffisamment édifiant ?

Aussi avons-nous préféré nous adresser directement aux idistes eux-mêmes  ; nous les supplions encore d’examiner en toute sincérité l’Adjuvilo, de comparer impartialement sa grammaire à celle de l’Ido primitif.

Nous ne saurions mieux terminer cette Introduction qu’en reproduisant ces mêmes mots que M. de Beaufront sous le pseudonyme de Ido écrivait à la fin de sa brochure intitulée  : Les vrais principes de la langue internationale.

«  Et qu’on n’espère pas que l’humanité se contentera du moins bon, du moins simple, du moins complet. Ce serait oublier qu’elle est et sera de plus en plus éclairée, sur la question… L’humanité boude plus ou moins longtemps devant le meilleur mais elle y vient toujours. »

V. Esperema
Paris, 1er Août 1910.

Chapitre I
Le Principe fondamental de la langue auxiliaire
Comment il est appliqué dans le système actuel de Ido.

«  La meilleure langue internationale, dit M. Jespersen, est celle qui présente le plus de facilité pour le plus grand nombre d’hommes.

«  Cette définition, ajoute M. Couturat, suffit pour déterminer complètement la solution du problème. »

De ce critérium de la « meilleure » langue internationale il se dégage logiquement un certain nombre de principes qui devront servir de base inviolable à tout l’édifice  ; — principes directifs, — si je puis ainsi dire, — qui guideront le créateur de la langue dans toutes ses recherches, l’inspireront dans le choix des formes les plus convenables.

Étudions ces principes, et voyons comment l’application en a été faite en Ido.

Le premier me semble devoir se formuler ainsi  :

La langue internationale doit être d’une régularité absolue.

Si ce principe est violé, et si, dans un cas, où dans deux cas particuliers, on trouve de bonnes raisons pour le transgresser, on ouvre toute grande la porte à l’arbitraire  : C’est à chaque pas que l’on éprouvera le besoin d’introduire des exceptions, des irrégularités nouvelles, sous prétexte de donner à la langue plus de variété, ou plus de richesse,

Les irrégularités et les exceptions fourmillent en Ido  :

a) Irrégularités dans l’accentuation  ;

D’après la règle générale l’accent doit porter sur l’avant dernière syllabe de chaque mot. Par exception, les mots terminés en ar, ir, or, et al, et un certain nombre d’autres, ont l’accent sur la dernière syllabe.

b) Irrégularités dans la formation du pluriel.

Le pluriel est en e dans l’article lorsque celui-ci se trouve devant un adjectif dont le pluriel ne peut être marqué que par un article.

Il est en i dans les substantifs, mais il faut préalablement faire disparaître l’o final caractéristique.

Pour le pluriel des adjectifs, il y a deux règles :

1o Dans les cas ordinaires, l’adjectif reste invariable.

2o Dans les adjectifs employés substantivement il y a des cas où le pluriel se forme en ajoutant i à la terminaison la bonai, d’autres cas où ils se forment comme dans les substantifs en ajoutant i au radical.

Dans les pronoms relatifs et démonstratifs assimilés aux adjectifs, le pluriel se forme en substituant la finale i à a (ta, qua, = ti, qui ; nia, mia, = nii, mii).

c) Irrégularités dans l’usage de l’accusatif,
qui n’existe pas en Ido, disent les Idistes, mais qu’il faut apprendre tout de même et employer obligatoirement dans certains cas. » C. à. d.,

1o Dans les inversions. 2o Dans les pronoms relatifs compléments. Cependant les adjectifs, auxquels pourtant les pronoms relatifs sont assimilés, ne prennent jamais l’accusatif.

d) Irrégularités dans la formation des adjectifs possessifs,
où, contrairement à la règle générale, d’après laquelle il suffit d’ajouter la finale a au pronom personnel, les possessifs de la 3eme personne du singulier se forment en ajoutant sa. Ainsi on dit : Me-a, tu-a, ni-a, mais il-sa, el-sa, ol-sa.
e) Irrégularités dans les désinences adjectives-pronominales,
où par une incompréhensible bizarrerie, dont on chercherait vainement l’explication logique, certains adjectifs en devenant personnels gardent la terminaison a, certains autres prennent la terminaison o, et une troisième catégorie se transforme en u !
f) Irrégularités dans la dérivation,
où le passage de l’adjectif au substantif contredit souvent la règle générale : Puisque bono d’après la dérivation idiste, signifie un homme bon, richo, un homme riche, santo, un saint, etc., nulo devrait signifier personne et non pas rien, ulo, un homme quelconque et non une chose quelconque, irgo, qui que ce soit, et non, quoi que ce soit, to quo celui qui et non ce qui.

Il y a dans cette inconséquence plus qu’une faute partielle, plus qu’une irrégularité et une complication injustifiables, c’est le vice du système lui-même de dérivation idiste qui se révèle.

Le système espérantiste, malgré des irrégularités que nous croyons remédiables, était, il faut en convenir, — à la fois plus simple et plus logique. Soit l’idée exprimée par l’adjectif bona. Nous pouvons considérer cette idée abstraitement, en elle-même, et nous avons, par la simple substitution de la désinence substantive à la désinence adjective, le mot bono (le bien). Nous pouvons considérer cette idée concrètement soit dans une chose, un objet, et nous avons bon-ajo (une chose bonne), soit dans un individu, et nous avons bon-ulo, (un individu bon). Si maintenant nous considérons la qualité bonne de cet individu ou de cet objet, nous avons bon-eco (la bonté). C’est simple, et c’est complet.

Qu’est-ce qui a bien pu déterminer M. Couturat à bouleverser le système de dérivation Zamenhofienne ? Il nous le dit quelque part, il l’a fait pour deux motifs ; d’abord par antipathie personnelle contre cette terminaison ulo qui allonge le mot d’une syllabe, et fait dire richulo au lieu de richo, bonulo au lieu de bono ; — nous pourrions lui demander alors pourquoi il n’en fit pas autant pour ajo, qui est tout aussi long sans être, croyons-nous, plus élégant que ulo ???

Mais il y a une autre raison… M. Couturat ne veut pas du système de Zamenhof, parce que ce système contredit ses opinions philosophiques. « Malgré Platon et ses disciples, dit-il, je ne reconnais ni le bien en soi, ni le vrai en soi… Je n’admets pas de distinction entre le bien et la bonté, le vrai et la vérité, le beau et la beauté… Je ne connais que des personnes bonnes ou des choses belles… » En conséquence le bien et la bonté s’expriment également en Ido par boneso ; le vrai et la vérité par vereso : Tant pis pour ceux qui ne partagent point les idées philosophiques de M. Couturat ! Ils n’entreront point dans le royaume d’Ido où s’ils y entrent ils devront se résoudre à lire sur la porte une inscription analogue à celle que Dante crut voir à l’entrée de l’Enfer : Lasciate ogni speranza.

À supposer même que M. Couturat ait mille fois raison philosophiquement il a mille fois tort linguistiquement puisqu’il enlève à la langue internationale une ressource et une distinction que possèdent toutes les langues anciennes et modernes. Que dis-je il se met dans l’incapacité d’exprimer dans sa langue ses propres idées, et nous le mettons au défi de traduire en Ido la phrase que nous venons de lui emprunter.

Ce n’est point d’ailleurs le seul reproche que mérite son système de dérivation, et nous aurons à revoir en détail des affixes de sa langue.

Le deuxième principe qui découle de la définition de M. Jespersen est celui-ci :

« La langue internationale ne doit renfermer aucune complication inutile. »

Il est vraiment étrange que les auteurs de l’Ido aient oublié ce principe point d’introduire dans la L. I. des formes dont vingt années de pratique avaient démontré la parfaite inutilité, et qui, bien plus sont complètement absentes dans la plupart des langues modernes.

Dans toutes les langues modernes le passif se forme à l’aide d’un auxiliaire accompagné du participe convenable. On dit : être aimé. « To be loved » « estar amado », « geliebt werden ». Il en est de même en Esperanto.

Cette forme est bien trop simple pour l’esprit philosophique de M. Couturat… Il n’ose pourtant pas la supprimer, mais oubliant complètement la grande loi de l’évolution, dont il se réclame ailleurs, il nous fait reculer de 20 siècles, et croit avoir fait une merveille en dotant l’Ido d’une voix passive tout à fait synthétique. La logique, par contre, y fait totalement défaut, et l’on se demande par quel prodige amesos peut signifier sera aimékantesis a été chanté ?

Ce que nous disons de la voix passive, nous devons le dire du mode infinitif.

Il y a en Ido, pour chaque verbe six formes infinitives : trois à la voix active : ar, ir, or, et trois à la voix passive : esar, esir, esor.

Voilà, il faut le reconnaître bien des complications inutiles dans une langue que ses auteurs ont la prétention de présenter au monde comme la solution « la plus simple et la plus facile de la L. I. »

Aux principes de simplicité et de régularité qui s’imposent lorsqu’on veut réaliser la « meilleure » langue internationale, et « La plus facile pour tous » on doit ajouter un autre principe dont la logique et le bon sens nous montrent la convenance pour ne pas dire la nécessité. On peut le formuler ainsi :

La langue internationale devra se présenter dans des conditions d’euphonie et de beauté poussées aussi avant que possible.

Entre deux langues également simples, également régulières, également internationales, mais dont l’une satisfait plus parfaitement que l’autre à ces exigences de beauté et d’harmonie extérieures, nous n’hésiterons pas à choisir cette dernière.

Ce principe a été, sinon formulé explicitement par les auteurs de l’Ido, du moins reconnu implicitement par eux comme nécessaire.

La encore, après avoir émis des principes, MM. Couturat et de Beaufront sont restés à mi-chemin dans leur application pratique.

L’invariabilité de l’adjectif, posée comme principe est contraire non seulement au génie et de toutes les langues néo-latines, mais encore aux habitudes de l’immense majorité des hommes civilisés, puisqu’il n’y a que deux langues qui la possèdent : l’anglais et le hongrois ; et, bien loin de corriger cette peu compréhensible et impardonnable lacune, le pluriel italien en i contrastant avec les terminaisons adjectives neutres et invariables en a et les finales anglosaxonnes en al (accentuées) la rend plus choquante encore[3]. C’est une anomalie d’autant plus inexcusable que, au point de vue de la facilité, l’invariabilité de l’adjectif est un leurre : Je dis un leurre, et elle mérite doublement ce qualificatif, puisqu’il faut quand même dans certains cas donner un pluriel à l’adjectif, et qu’il est beaucoup plus difficile de faire apprendre par cœur des exceptions qu’une règle générale.

La langue auxiliaire devra se composer d’éléments réunissant la plus grande internationalité possible, afin d’être intelligible avec le minimum d’efforts par le plus grand nombre d’hommes.

Nous ne nous étendrons pas longuement sur le principe d’internationalité contenu, lui aussi, dans la définition de M. Jespersen. Si nous ne le faisons pas ce n’est pas parce que nous nous refuserions à attribuer toute l’importance qu’il mérite à ce principe fondamental « sine qua non » d’une langue internationale : c’est parce que nous jugeons qu’il a été assez bien mis en évidence par Ido, qui dans les Vrais principes de la langue auxiliaire lui a consacré une place à peu près exclusive ; aussi est-ce dans le Vocabulaire que se trouvent les défauts les moins nombreux.

Il y en a cependant !

Nous ne pourrions pas, par exemple, tolérer ucel pour oiseau, qui est purement italien, tandis que la racine avi atteint tous les néo-latins ; puis les anglais par le mot aviary, et le monde entier par le mot aviation, devenu international, etc.

L’étude approfondie de son vocabulaire nous révèle une foule d’autres erreurs dans le choix des racines, et, qui pis est, l’absence de toute méthode, et la violation flagrante du programme qu’Ido avait tracé dans la brochure citée plus haut.

Des mots de catégorie commune que nous appellerons parallèles parce qu’ils ont dans toutes langues auxquelles ils sont empruntés une origine, une forme et un emploi en quelque sorte parallèles, cessent de l’être sans cause plausible. Pourquoi la forme diplomaco (et non diplomatio) à côté de demokratio ? pourquoi skrib-ar (et non skript-ar) à côté de lekt-ar — et quantité d’inconséquences du même genre ? Dans plusieurs cas, on l’a fait dans l’intention visible d’éviter les confusions : mais cette crainte elle-même n’était pas toujours justifiée.

Mais le défaut le plus grave est dans la forme orthographique qu’Ido a donné à ses mots.

Dans les Vrais Principes de la L. I. Ido écrit en caractères gras : « Le graphisme d’abord, le phonétisme après ! » Et il avait raison, pour deux motifs : 1o parce que 90 fois sur 100 la langue internationale sera écrite, et non parlée ; 2o parce que rejetant, pour des raisons d’ordre pratique, les lettres accentuées qui permettaient de concilier le graphisme avec le phonétisme, il était forcé d’opter pour l’un ou pour l’autre : il opte pour le premier, et par une inconséquence flagrante, il le met au second rang : c’est ainsi qu’il dénature tous les mots en kc ou en sc ; et écrit aceptar pour akceptar, suceso pour sukceso, instinto pour instinkto, ceno pour sceno, cienco pour scienco, etc… Par un scrupule de l’accentuation poussé au-delà des justes limites, il enlaidit toute la catégorie des mots en io, et écrit familyo, filyo, historyo, Eklezyo, religyo, radyo, etc… au lieu de conserver le graphisme international familio, historio, religio, radio etc…

Ajoutons que le pluriel de ces mots : historyi, religyi, augmente encore leur laideur, et les rend de plus, difficiles à prononcer.

L’internationalité doit régner non seulement dans le vocabulaire proprement dit, mais encore, autant qu’il sera possible, dans les formes grammaticales. Et il faudra bien veiller à ce que cette internationalité grammaticale, si l’on peut ainsi s’exprimer, ne porte préjudice, ni à la simplicité, ni à la régularité inviolables de la lange internationale.

L’Ido a introduit, contre toutes les règles de l’internationalité certains mots ou certaines formes grammaticales, que tant d’autres auraient beaucoup plus de motifs de remplacer. D’où viennent kad pour dire est-ce que ? et ol comme pronom personnel neutre de la 3e personne ?

Pourquoi avoir choisi ar pour caractéristique de l’infinitif, et ez comme finale du subjonctif impératif ?

En voulant flatter les Espagnols et les Français, ces deux terminaisons les choquent profondément. Si l’Espagnol approuve quand on lui traduit aimer par amar, si le Français comprend quand on lui dit venez, ils ne peuvent s’empêcher l’un et l’autre de trouver grotesques que venir se traduise par venar, dormir et courir, par dormar et kurar et que li irez signifie : qu’ils aillent.

Ajoutons que ces terminaisons arbitraires apportent dans la grammaire toute espèce de troubles. Les terminaisons en ar qui sont absolument condamnées par l’évolution, obligent à introduire des exceptions dans l’accentuation des mots, et elles ne peuvent d’autre part être prononcées convenablement par les Anglais. Quant à la terminaison ez inaccentuée elle n’est pas assez sonore pour jouer décemment le rôle d’impératif.

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nous ne pouvons passer en revue ici toutes les défectuosités de l’Ido. Mais il fallait montrer en gros les tares les plus frappantes de sa grammaire et de son vocabulaire.

Ces tares n’enlèvent rien d’ailleurs à ses qualités. Aussi notre seule ligne de conduite sera celle-ci : faire disparaître les premières et conserver les secondes, en leur en ajoutant de nouvelles.


Chapitre II
Le Principe fondamental de la langue auxiliaire
Comment il est appliqué dans l’Ido simplifié ou Adjuvilo

1. — La réforme devra consister essentiellement et avant tout dans les points suivants :

Régularisation de l’accentuation des mots ;

Régularisation et simplification de la règle de formation du pluriel dans l’article, les adjectifs, les substantifs, les pronoms ;

Suppression complète de l’accusatif ;

Simplification de la conjugaison par la suppression de la voix passive synthétique et des cinq infinitifs superflus.

Simplification dans la formation des adjectifs possessifs, et suppression des formes irrégulières ;

Régularisation de la dérivation, et unification des désinences adjectives-pronominales.

Amélioration de l’aspect général de la langue, à laquelle on donnera un caractère plus naturel, ainsi qu’une sonorité plus grande.

Revision sérieuse des affixes et du vocabulaire : Suppression de plusieurs défectuosités de détail et substitutions de formes meilleures aux formes mauvaises où insuffisamment internationales.

2. — Le pluriel Espéranto en j, que la plupart des réformistes trouvent insuffisamment harmonieuse[4], a cependant sur le pluriel de l’Ido primitif un très grand avantage : Il est plus simple, et s’ajoute sans aucune difficulté à la terminaison des noms, adjectifs, pronoms relatifs, tout en respectant et l’accentuation normale, et la finale caractéristique. Ces deux points sont particulièrement Importants,

Il faudra donc en revenir à l’ancienne forme du pluriel, ou bien en adopter une autre qui soit aussi bonne ou meilleure.

La terminaison s qui est usitée comme marque du pluriel par plus de 350 millions d’individus, apparaît immédiatement comme la solution de tous points la plus satisfaisante. Elle s’ajoutera avec une extrême facilité à tous les mots susceptibles de prendre la marque du pluriel. Par elle la langue gagnera en force, en harmonie et en sonorité : elle revêtira ce cachet de franc néolatinisme postulé par son vocabulaire, néolatinisme dont la langue castillane nous apparaît comme l’incarnation la plus pure.

Ce cachet manque à l’Ido primitif ; il fait à ceux qui voudraient le parler, l’impression d’une langue inachevée.

La sonorité que gagnera la langue Ido par cette nouvelle forme de pluriel augmentera sa compréhensibilité. Avec moins d’efforts l’orateur des futurs congrès internationaux se fera entendre de tous ; avec plus de douceur et de force à la fois la langue internationale exprimera dans la littérature et dans la poésie[5] nos sentiments et nos impressions.

3. — Évidemment, nous devrons donner à la conjugaison une terminaison nouvelle. Mais nous n’aurons pas à perdre au change : La terminaison s est arbitraire. La terminaison n ne l’est pas, et, par une remarquable coïncidence, se rencontre dans la conjugaison d’une multitude de langues appartenant aux familles les plus diverses. Nous l’adopterons, et nous n’aurons pas à regretter de dire : las avios kantan sur las arboros de nosa jardeno[6], au lieu de : la uceli kantas sur la arbori di nia gardeno (les oiseaux chantent sur les arbres de notre jardin).

4. — Naturellement pour rien au monde nous ne conserverons l’horrible ez, pour marquer le subjonctif impératif ; la terminaison en vient trop bien à point, et là encore, en disant « Propagen vos Adjuvilo » nous serons immédiatement compris des allemands qui diront : « Verbreiten Sie Adjuvilo ! », et des espagnols qui disent : « Propagen Vds Adjuvilo ! »

5. — L’infinitif en i commun d’ailleurs à 6 ou 7 langues a d’innombrables avantages : il laisse à la racine son accentuation normale, il assigne au verbe une caractéristique simple, immédiatement correspondante aux finales o, a, e du substantif, de l’adjectif et de l’adverbe.

Il peut de plus s’ajouter sans choquer aux racines latines quelle qu’en soit la conjugaison (dormi, veni) ainsi qu’aux racines germaniques qui gémissaient de se voir affublées brutalement par l’Ido d’un ar qui n’a rien d’artistique (ex. lernar, drinkar, aussi grossiers que dormar et venar).

6. — Quant à l’accusatif, il est regrettable que l’Ido primitif n’ait fait qu’en compliquer l’usage, alors qu’il était si facile de le supprimer radicalement.

Il’est un cas, disent-ils, où l’accusatif est utile, et un cas où il est nécessaire. Il est utile dans les inversions. — Mais l’Espagnol et l’italien ne le possèdent pas et ont des inversions tout de même ! On évitera simplement les inversions qui seraient amphibologiques ; on pourra traduire : J’ai acheté des livres, par : Libros me komprin ; mais on ne fera pas d’inversion dans des phrases de ce genre : Pierre a battu Monsieur X… parce qu’il y aurait amphibologie. Il n’est qu’un seul cas où l’accusatif soit nécessaire, c’est dans l’usage du relatif complément. À l’exemple de l’anglais, de l’espagnol et de toutes les langues néolatines, nous aurons un pronom complément à forme invariable. À côté de qua (qui) de quo (quoi) nous aurons que (que), qui se présente à nous comme le plus international.

Le monsieur que vous avez vu ici possède ces champs que nous avons admirés pendant notre voyage : La siro que vu vidin hike, posedan las agros, que nos admirin dum nosa voyajo.

De même dans la forme interrogative on pourra dire : Que vu vidin ? pour traduire : Qui ou quoi avez-vous vu ? Si l’on veut nettement faire la distinction personnechose, singulier ou pluriel, rien de plus simple que d’employer les formes qua-que vu vidin ? quo-que vu vidin ? quas-que vu vidin ? formes absolument équivalentes aux formes françaises qui-est-ce que ? ou qu’est-ce que ? N’entendons-nous pas chaque jour les enfants, les paysans et les hommes du peuple dire beaucoup plus simplement, bien qu’incorrectement, quoique vous désirez, Monsieur ? qui que vous voulez voir ? En Adjuvilo nous emploirons cette forme simple ; (quoque vu komprin ? équivaut à quo estas tio que vu komprin ?)[7]

7. — Nous avons vu que pour personnaliser un adjectif, l’Ido lui donne tantôt la terminaison o (bono, richo), tantôt simplement la terminaison a (mea, ta, ca, qua) et tantôt la terminaison u (ulu, nulu, irgu), sans que rien ne puisse justifier cette multiplicité de formes. Une étude attentive nous a convaincu que non seulement une désinence spéciale pour la personne n’est point nécessaire, mais qu’elle conduit à d’inévitables complications.

Dans presque toutes les langues, d’ailleurs y compris l’Esperanto, la forme adjective suffit pour les personnes et est employée dans beaucoup de cas. On dit en français : Nul ne sait : aussi bien que Personne ne sait ; en Esperanto : Neniu scias ; pourquoi ne dirait-on pas en Ido : Nula savan ?

De plus si nous adoptions les formes nulu, omnu, altru, kelku, nous devrions au pluriel ou suivre la règle générale, et nous aurions nulus, omnus, altrus, etc., ce qui est choquant, ou bien introduire une exception, et qui est contraire au principe inviolable de la plus grande facilité. — On dira donc en gardant simplement la terminaison a :

Algunas asertan, algunas negan, las unas diran blanke, las altras diran nigre, omnas pensan divers-maniere : (Les uns affirment, les autres nient, tous pensent de diverse façon).

Ce système vaudra non seulement pour les adjectifs-pronoms relatifs, démonstratifsindéfinis, mais encore pour les adjectifs qualificatifs. Sans recourir chaque fois au suffixe ulo comme le fait l’Esperanto, on dira très bien : un richa au lieu de un richulo ; la richas e la matrichas au lieu de la richulos e la malrichulos, etc. (Les adjectifs ainsi isolés s’appliqueront naturellement aux personnes et ne désigneront les choses que si le contexte l’indique. Il n’y a donc pas de confusion possible).

8. — Dans le vocabulaire nous reverrons avec soin toutes les racines : à plusieurs trop arbitraires et insuffisamment internationales, nous en substituerons de meilleures : Ucelo purement italien sera remplacé par avio ; hano, hanino deviendront galo et galino ; dio perdra son sens de jour et redeviendra dieu ; kelka, purement français sera remplacé par alguna, commun à trois grandes langues ; cen redeviendra scen ; kam, kin et kande redeviendront : quam, quin et quande. — Le sanscrit (?) ad sera remplacé par le latin num ; l’italien di sera remplacé par l’international de ; l’arbitraire ol sera remplacé par it. Damszelo, signifiera non point mademoiselle mais Damoiseau (jeune monsieur) et demoiselle se dira damzelino. Si tranchi signifie « couper en général » razi « Couper avec un rasoir » tondi « couper avec une tondeuse » pourquoi kuti ne signifierait-il pas « couper avec un couteau » ? Nous aurions pour « couteau » kutilo comme nous avons pour « rasoir » razilo et pour tondeuse tondilo.

Voilà dans quel sens nous reverrons le vocabulaire de l’Ido.

Nous augmenterons l’internationalité de certains mots par l’adoption des racines hybrides : Ex : sulo, (soleil) que l’on trouve dans maints dialectes latins ou germains unira les tributaires du sol à ceux du sun : dago (jour) représente à la fois le tag allemand et le day anglais, etc.

Enfin, nous ferons disparaître les horribles[8] terminaisons en yo, qui font ressembler la langue internationale à quelque grossier patois, et nous écrirons — comme tout le monde — familio, filio, etc.

9. — Il nous reste à revoir les affixes.

Peut-on dire que décoller soit le contraire de coller au même titre que mauvais est le contraire de bon ? de même déplier est-il, par rapport à plier ; ou découvrir relativement à couvrir, ce que sot est rapport à sage ? Est-il logique d’employer le préfixe mal dans l’un et l’autre cas ? Évidemment non !

Nous devons donc introduire le suffixe international des devant les racines exprimant une action, (racines verbales). Mal sera employé devant les racines exprimant une qualité (racines adjectives). Ex : Le malheureux homme déplia son manteau. La malfelicha viro desfaldis sua mantelo.

À côté de al signifiant « qui a rapport à » on introduira de même facultativement le suffixe ik dans le sens de « qui procède de », « qui découle de », « qui est la conséquence de ».

Ex. Cela, c’est de l’enfantillage : Tio estan nur infantikajo. Du reste ces deux suffixes ne seront employés que dans les cas de réelle utilité, quand la simple désinence a (moins précise) ne suffit pas.

Le préfixe ek marquera, comme en Esperanto, l’inchoation : ekklami s’écrier, ekdormi s’endormir etc., tandis que esk aura le sens précis de devenir tel : Ex. : Malyuneski, vieilli, — nokteski devenir nuit. —

isk, qui équivaut à at- ou it-eski, (dont on pourra le considérer comme une contraction) ne s’emploiera qu’avec les racines verbales, et traduira ce que M. de Beaufront rappelle « les faux verbes réfléchis ». Ex. : troviski, se trouver (= trovateski — ou troviteski).

if aura son vrai sens international de rendre tel : belifi, rendre beau, embellir ; bonifi, bonifier ; simplifi, simplifier, etc…

ig, faire ne s’emploiera qu’avec les verbes : amigi, faire aimer ; kantigi, faire chanter ; lernigi, faire apprendre, etc…

ac (suffixe nouveau) signifiera « produire naturellement, engendrer, secréter », floraci, fleurir ; fruktaci fructilier ; sangaci, saigner, etc…

Mais on ne dira pas sigaraci ou armaci, ce qui serait absurde.

er signifiera qui porte (même signification que yer en ido primitif). Kandelero, chandelier ; pomero, pommier ; figero, figuier ; sigarero, fume-cigare, etc.

on a le sens d’unité, et s’emploie pour une chose déterminée dont la collection forme un tout : Sablo, sable, sablono, un grain de sable ; grelo, grêle, grelono, un grélon ; kateno chaîne, katenono un chênon ; cent, cent, centono un centième ; dek, dix, dekono un dixième, etc. Il est très intéressant de remarquer, que ce suffixe est l’opposé direct de aro, et qu’il ne peut s’ajouter qu’a des mots qui ont un sens collectif Sablo = sabl-on-aro ; kateno = katen-on-aro, de même que cento = cent-on-aro.

el (suffixe nouveau) indique le fragment, la parcelle (non l’unité) : sablono, grain de sable sablonelo, parcelle ou fragment de grain de sable ; polvelo signifie un brin de poussière ; fayrelo, une étincelle, vitrelo un fragment de verre, etc.

or, qui ne s’adaptera qu’aux racines verbales, signifiera l’agent[9] et par extension, désignera l’amateur. Instrukti, instruktoro ; inspehti, inspektoro. Combiné avec ad (suffixe de durée) il nous ramène tout à fait à la forme espagnole en ador : kantadoro, paroladoro, pensadoro, korektadoro, ludadoro.

En résumé :

L’Ido simplifié, conserve avec le sens primitif les préfixes bo, ge, mal, mi, mis, ne, pre, re, retro, seules suffixes : ach, ad, aj, al, an, ar, atr, ebl, eg, em, end, es, estr, et, ey, id, il, in, ind, ism, ist, iv, iz, oz, ul, um, ur, uy.

Sept affixes ont un sens différent de l’Ido primitif : Ce sont :
les préfixes : ek et mal.
les suffixes, er, if, ig, on, esk.

L’Ido simplifié accepte six affixes nouveaux : des, ik, or, ac, el, isk, et supprime ij et yun.


Chapitre III

Grammaires comparées[10]

Ido primitif
Ido simplifié
(Adjuvilo)

Alphabet. — L’alphabet a 28 let­tres.

5 voyelles : a e i o u.

19 consonnes : b c d f g h j k l m n p r s t v w x y z.

4 digrammes : sh, ch, qu, gu.

Alphabet. — Le même qu’en Ido Primitif :

5 voyelles : a e i o u.

19 consonnes : b c d f g h j k l m n p r s t v x y z.

4 digrammes : sh, ch, qu, gu.

Article : La (tous genres et tous nombres, excepté devant un mot dont le pluriel ne peut être marqué que par l’article).

Dans ce cas : le

Article

Singulier : la
Pluriel : las
tous genres.

Substantif. — Caractérisé au sin­gu­lier par la finale o ; au pluriel par i.

La homo, pluriel : la homi.

Substantif. — Toujours caractérisé par la finale o (pluriel os)

Homo : pluriel homos.

Adjectif. — Terminé en a (inaccentué), en al (accentué), ou en tout autre consonne autre que s. L’adjectif est invariable au pluriel, excepté lorsqu’il est employé substantivement. Dans ce cas, on supprime la terminaison a, et on ajoute au pluriel i à la racine. Dans certains cas, où le pluriel de l’adjectif est nécessaire pour la clarté de la phrase, on ajoute i à la terminaison a.

Adjectif : Toujours termi­né en a (pluriel as).

Accent. — Sur l’avant dernière syllabe de chaque mot, excepté dans les terminaisons infinitives en ar, ir, or, les terminaisons adjectives en al, et en général dans les mots terminés par une consonne autre que z précédé de e.

Accent. — Toujours sur l’avant der­nière syllabe de chaque mot.

Accusatif. — N’existe pas, excepté :

1o Quand on veut mettre le complément avant le sujet ; dans ce cas on l’emploie pour le substantif seul, non pour l’adjectif.

2o pour les pronoms relatifs qua et qui.

Dans ces deux cas on ajoute n à la terminaison.

Accusatif : N’existe pas.

Règle du pluriel :

1o dans l’article : Pluriel en e devant un adjectif employé sub­stan­ti­ve­ment (dans qqs cas seu­le­ment).

2o dans les substantifs : en i ajouté à la racine.

3o dans les adjectifs, on forme le pluriel suivant les cas :

(a — en i ajouté à la racine.

(b — en i ajouté à la terminaison (Voir plus haut : adjectif).

Règle du pluriel. Se forme tou­jours en ajoutant s (article, sub­stan­tifs, adjectifs, pro­noms).

Adverbe. — Toujours en e.

Adverbe. — Toujours en e.

Pronoms personnels :
Sing : Me, tu, il, el, ol, ilu, elu, olu, ou lu.
Plur : Ni, vi, ili, eli, oli, (ou li).

Pronoms personnels :
me, lu, il, el, it (ou lo).
Nos, vos, ilos, elos, ilos (ou los).

Pronom possessifs :
Se forment : en ajoutant a aux pro­noms personnels, excepté à la 3e personne du singulier ; dans ce cas on ajoute sa. Ex. me-a, tu-a, il-sa, el-sa, ol-sa.
Pluriel : mei, tui, vii, lii, mii.

Pronoms possessifs :
Se forment toujours en ajoutant a : Me-a, tu-a, i-a, nos-a, vos-a, los-a.
(Pluriel : meas, tuas, nosas, vosas, etc.)

Pronoms démonst. :
ica ou ca, ou ilca, elca, olca, (s)
ici ou ci, ou ilci, elci, olci, (plur.) ita ou ta, ou ilta, elta, olta.
iti ou ti, ou ilti, elti, olti.
co et to.

Pronoms démonst. :
cia (sing.)
cias (plur.)
tia (sing.)
tias (plur.)
cio et tio

Pronoms relat.

1o sujet : Qua (singulier.)
Qui (pluriel.)
2o complément (Accusatif) Quan (sing.)
Quin (plur.)

quo.

Comparatif et superlatif.
plu… kam (plus que).
min… kam (moins que).
la max… de ou di.
minim… de ou di.

Pronoms relat. :

sujet : Qua (sing.)
Qui (plur.)
comp. : que sing.
pluriel

quo.

Comparatif et superlatif.
plu… quam (plus que).
men… quam (moins que).
la pley… de ou ex.
la min… de ou ex.

Verbe Verbe
Actif. Actif
Infinitifs : ar, ir, or. Infinitif : i.
Indicatif : Prés. as, pas. is, fut. os. Indicatif : Prés. an, passé in, fut. on.
Passif : 1o Forme analytique : verbe esar suivi du participe. Passif : Toujours : verbe est. suivi du participe convenable.
2o Forme synthétique :
Infin. : esar, esir, esor.
Ind. : esas, esis, esos.
impér-subj. : esez.
Participes : anta inti onta
ata ita ota.
Participe : anta inti onta
ata ita ota.

Textes comparatifs[11]

Ido Primitiva
Ido simplifita

Me naskis, deino bluokula, de barbara gepatri, che la Kimeriani bona e vertuoza, qui habitas la bordo di maro senluma, herisata de rokaji sempre batata da sturmi.

Me naskin, bluokula diino, ex barbaras gepatros che la Kimerianos bonas e vertuozas, quas habitan la bordo de maro senluma, herisata de rokajos, sempre batata par la sturmos.

Ibe on konocas apene la suno ; la flori esas la muski marala, l’algi e la koloraza konki, quin on trovas en la fundo di l’golfeti dezerta. Ibe la nubi semblas sen koloro, ed ipsa la joyeso esas poke malgaya ; sed fontent di malvarm aquo ibe fluas ek la rokaji, e l’okuli di la yuniniesas quale ta verda fonteni, en qui, sur fundi di herbi ondoforma, su reflektas la cielo.

Ibe on konocan apene la sulo ; la floros estan la muskos maralas, las algos e la kolorozas konkos, que on trovan en la fundo de l’golfetos dezertas. Ibe, la nubos semblan sen koloro, ed ipsa la joyeso estan poke malgaya ; ma fontenos de malvarma aquo ibe fluan ex rokajos, e las okulos de las yunulinos estan quale tias verdas fontenos, en quas, surfundos de herbos ondoformas, la cielo su reflektan.

Mea praavi, tam antique kam ni povas konocar, esis konsakrit a l’fora navigado sur mari quin tua Argonauti nultempe konocis. Me audis, dum mea yuneso la kanti pri voyaji a l’polo ; me esis bersata en la memoro di l’glacyi flotanta, di la nebuloza mari laktosimila, di l’insuli plena de uceli, qui kantas en sua hori, e flugeskante omni kune obskurigas la cielo.

Meas praavos, tam antique quam nos povan konoci, estin konsakritas a l’fora navigado sur maros, que tuas Argonautos nultempe konocin. Me audin, dum mea yuneso la kantos pri voyajos a l’polo ; me estin bersata en la memoro de l’glacios flotantas, de la nebulozas maros laktosimilas, de las islos plenas de avios quas kantan en suas horos e, ek flugante omnas kune, obskurifan la cielo.


La progresi di la cienco e di l’industrio dum la deknovesma yarcento multigis grandege la relati inter omna civilizita populi : la fervoyi e la vapor­navi proximigis li reciproke, la telegrafilo, la telefonilo supresis la disto inter li.


La progresos de la scienco e de la industrio dum la dekno­vesma sieglo multifin grandege la relatos inter omnas civilizitas popolos : la fervoyos e la vapornavos proximifin los reciproke ; la telegrafilo, la telefonilo supresin la disto inter los.

Mem ti, qui ne ekiris e nultempe ekiros ek sa patrio, povas su vidar subite avan stranjeri veninta per motorvetur o per direktebla aernavo. Or nulu povas savar omna stranjera lingui, e mem tre malmulti en omna naciono povas savar un o du lingui di vicena landi. Esas do necesa, ke la mondo havez un linguo helpanta komuna por la rilati internatciona omnas peca. Or ca linguo devas esar lernebla e komprenabla senpene da la max granda nombro de personi : konseque, la max bona linguo internaciona esas ta, qua prizentas e la max granda facileso por la max mulla homi : o ca difino suficas por determinar komplete la solvo di la problemo.

Mem tias, quas ne exirin e nultempe exiron ex sua patrio, povan su vidi subite avante stranjeros venintas per motorveturo o per direktebla aernavo. Or nula povan savi omnas stranjeros linguos, e mem tre malmutas en omna nacieno povan savi un o du linguos de vicenas landos. Estan do necesa, ke la mondo haven un linguo ajuvanta komuna por la relatos internacionalas omnasecas. Or cia linguo devan esti lernebla e komprenepla senpene per la pley granda nombro da personos. Konseque, la pley bona linguo internacionala estan tia, qua prezentan la pley granda facileso por la ploy mullas homos : e cia defino sufican por determini komplete la solvo de la problemo.

Autres textes en Adjuvilo.

Simpla, flexebla, harmonioza, vere internacionala, en suas elementos, Adjuvilo prezentan a la mondo civilizita la sole vera solvo de linguo ajuvanta. Nam tre facila por homos nemulte instruktitas, it estan komprenata sen peno per la personos bone edukitas.

Algunas dagos da studado ed exercado plene sufican ne sole por komprendi, lekti e skripti perfekte la nova linguo, ma ankore por paroli it kun facileso.

A la personos, que vu volun konverti a l’Adjuvilo vu nur bezonan montri un texto, e samtempe adporti avante losas okulos la sama texto en altras sistemos de linguo internacionala : pronte ilos vidon la granda supereso de la sistemo que nos prezentan a vu hodie.

La precipuas qualesos, que havan Adjuvilo super las altras sistemos, estan la sequantas : a) absoluta internacionaleso de elementos ed absenteso de formos arbitrialas, sive en la gramatiko, sive en la vokabularo ; b) perfekta regulozeso e simpleso de la gramatiko, talmaniere, ke tia extrema simpleso ne nocan, ma, kontrale ajuvan la klareso de la linguo.

c) Quale vu povan facile konstati lektante par voco lauta la texto que vu havan sub l’okulos, Adjuvilo estan rimarkinde sonora, e tia granda qualeso estan tre importanta, nam it faran la linguo tre facile komprendebla et agrabla en la parolado.

d) Fine, un ex la pley importantas qualesos de Adjuvilo estan sua granda simileso a un linguo naturala : Vu povan rimarki ke, progresante poke e poke, la linguo internacionala aquirin, en omna nova proyekto, una plu granda naturaleso : Volapuk similesin a nula linguo naturala ; Esperanto ja havin ula simileso, ma kun karaktero specala que farin it tro malproxima de nosas vivantas linguos. Ido havan un plu granda naturaleso quam Esperanto, ma kun malta stangajos. Fine Adjuvilo tale similesan a un nov-latina naturala linguo, ke on preske konfundun it kun la linguo espana. Num on faron tia naturaleso ankore pli granda par l’adopto de l’ortografio nov-latina ? me ne savan : tio ne dependan de l’autoro de Adjuvilo, ma de la homos quas uzon it e decidon pri ita sorto.

Nur un kozo estan certa : Adjuvilo estan plu perfekta quam las antealas proyektos : It posedan losas qualesos, sen havi losas defektos. Quare ? Num pro la merito de sua autoro ? Tote ne ! Nur pro ke, venante dop itos, il profitin losa sperienco, ed estan la frukto e la rezulto de la laborado de tota generaciono de valorantas e sciencozas homos, quas konsakrin sua vivo e sua forteso a la studado de tia humana questiono.

Profesoro Esperema

Patro nosa

Patro nosa, qua estan en cielos, santa esten tua nomo, advenen tua regno, esten farata tua volo, quale en cielos, tale anke sur la tero. Nosa pano omnadaga donen a nos hodie ; nosas ofendos pardonen a nos quale nos pardonan a nosas ofendantos, e ne lasen nos fali en tento, ma liberifen nos de malbono. Amen !


Peizajo de Ameriko sub la Luno
Chateaubriand

La luno su montrin super las arboros, ye la opozesituata horizonto. L’astro solitara poke e poke adalte iradin en la cielo : yen it pace sequadin sua azura voyo, yen it ripozin sur grupos de nubos, quas estin similas a l’pinto de altas montos kronizitas per nievo. Tias nubos, flexante e desflexante suas velos, su desfaldadin en zonos diafanas de blanka sateno, su dispersin en malpezozas flokos de spumo, o formin en la cielo amasos de blindifanta vato, tam dolcas por l’okulo, ke on kredin sentadi losa moleso ed elastikeso.

La sceno sur tero ne estin men ravisanta : la brileso bluatra e velursimila de la luno, decensadin en las intervalos de l’arboros, e shovin garbos de lumo til en la interneso de la pley protonda mallumajo. La rivero qua fluadin avante meas piedos, vice su perdin en la bosko, vice reaparin, brilanta pro la stelaro de la nokto, que it reflektin en sua sino.

En stepo, che l’altra latero de la rivero, la brileso de la luno dormadin sen movo sur las herbos. Betolos agitatas per la venteto e dispozitas ibe ed hike, formadin islos de ombros flotantas sur tia maro senmova de lumo.

Apude, omno estun estinta silenco e ripozo, sen la falo de algunas folios, la trapaso de vento subita, la gemados de la strigo ; malproxime, on audin momente la senekoas mugados de la katarakto Niagara, quas, en la kalmeso de la nokto estin ripetatas de dezerto a dezerto, ed expirin tra la silvos solitaras.

La grandeso, l’astonanta melankolio de tia spektaklo, ne povun esti expresata en las homas linguos. La pley belas noktos en Europo, ne povan doni ideo pri tio. Vane en nosas kulturatas agros, l’imagino provan su extensi : it renkontran omnaloke habiteyos de homos ; ma, en tias sovajas regionos l’animo gostan su malproximifi en oceano de silvaros, planadi sur l’abismos de la kataraktos, meditadi che l’bordo de la lagos et de la fluvios.


Appendice

L’s du pluriel.

L’s est incomparablement la forme la plus internationale du pluriel.

On le trouve : dans les quatre langues européennes les plus répandues dans le monde, — puisqu’elles sont, à elles quatre, langues officielles de 28 ou 29 nations : l’anglais, l’espagnol, le français et le portugais. Quand on ne le rencontrerait dans aucun autre idiome, cela suffirait pour l’imposer à la langue internationale, puisque les tributaires de ces quatre langues forment déjà un total de plus de 350 millions d’âmes !

Mais tel n’est point le cas. L’s est la marque caractéristique du pluriel non seulement des grandes langues que nous venons de nommer, mais encore de l’Indo-Européen primitif.

Il est la forme du pluriel en sanscrit.

Le grec et le latin l’ont à toutes les déclinaisons ; le lithuanien a une catégorie très nombreuse de mots qui forment leur pluriel en s. Point plus remarquable encore : les peuples mêmes qui ont fini par le perdre dans la langue officielle, l’ont conservé dans plusieurs dialectes : C’est ainsi qu’on dit en gothique vulfos (les loups) ; en vieux saxon : dagos (jours)… exactement comme en Adjuvilo !!

Une foule de patois italiens ont conservé l’s du pluriel : tel le Piémontais, le frioul, le grison, etc…

Seules des raisons dictées, non par la science, mais par un injustifiable « sentiment linguistique » pourraient lui opposer le pluriel en i.

D’ailleurs les savants les plus éminents qui s’occupent de la L. I. se rallient peu à peu au pluriel en s, qui est devenu celui de l’Académia pro Interlingua, dont le directeur, M. Peano, est un savant et un linguiste universellement apprécié[12].

L’infinitif en i.

La désinence i est, dans une langue internationale qui affecte, à chaque espèce de mot une terminaison (voyelle) particulière, la seule convenable pour désigner l’infinitif (voir page 13).

Mais elle se recommande en outre par son internationalité :

L’i comme marque de l’infinitif se rencontre en latin : pati et mori. On la trouve en lithuanien, à tous les infinitifs sans exception. Elle est la marque infinitive de la langue hongroise puis de la langue tchèque, du croate, du serbe, et de plusieurs autres langues slaves ; les verbes russes se terminent en ti. Par une curieuse coincidence on la rencontre jusque dans le japonais.

Enfin, l’i comme terminaison du verbe à l’infinitif est connue de plus de 30 millions de Français, de tous ou presque tous les Italiens et d’un grand nombre d’Espagnols et de Portugais. L’évolution des langues néolalines a fait tomber l’r finale dans toutes les idiomes dont l’écriture n’a point fixé la forme. Même dans le français officiel, l’r de l’infinitif de la 1ere conjugaison ne se prononce plus : on écrit aimer mais l’on prononce aimé.

Dans tous les patois français : normand, picard, bourguignon, franc-comtois, etc., et dans tous ceux du midi, l’r de la 2e conjugaison est tombé, et l’on dit dormi, veni, couri, pour dormir, venir, courir[13]. Il en est de même des patois italiens et de certains patois espagnols. Mieux encore, on rencontre dans ces divers patois bon nombre de verbes de la 1ere et de la 3me conjugaison qui ont la forme infinitive en i (exemple couchi, toussi, plouri, pleuvi, pour coucher, tousser, pleurer, pleuvoir).

Quelle forme pourrait-on bien lui opposer au nom de l’internationalité ?

La terminaison verbale en n.

De même que l’s est la caractéristique indo-européenne du pluriel, de même la lettre n est la caractéristique verbale par excellence de la même famille. Celle lettre se trouve à la 3e personne du pluriel des langues latines et néolatines ainsi qu’au participe ou gérondif des mêmes langues.

On la trouve comme terminaison verbale en allemand, en flamand et dans plusieurs langues ou idiomes germaniques. Le persan possède comme terminaison verbale : -on le pehlvi : -an ; le sanskrit : -un, le grec : -ein, le teuton : -an, -en, -in, -on ; l’anglo-saxon et le goth : -an, l’irlandais : -an, on (ou om) un, le breton : -an et on. L’n verbal se retrouve encore dans toutes les langues indiennes de la famille dravidienne. Le tamoul, notamment, le possède à tous les temps (principalement à la 1ere personne du singulier et du pluriel et à la 3e du singulier).

Que peut encore opposer à cela le sentiment linguistique de M. de B. ?


  1. Toutefois les partisans des systèmes homogènes, et parmi eux on compte de très éminents linguistes tels que MM. Peano, Rosenberger, Meysmans, Monseur, Pagliero, Malenaar, etc… restreignent celle internationalité aux seules racines d’origine latine.
  2. Parmi ces réformes nous citerons : l’Ile, de M. Seidel, vice-président du groupe Idiste de Berlin, le Dutalingue, de M. Duthil  ; la Réforme de M. Brandt, etc… À part certaines idées originales, nous n’estimons pas ces projets suffisamment sérieux.

    Il est clair, par exemple que dans le mot Dutalingue, (2e langue), M. Duthil s’est bien moins préoccupé d’introduire un suffixe international, que de donner à la langue un nom qui rappelât celui de l’auteur. Voilà des préoccupations personnelles qui n’ont rien de commun avec les principes de la vraie langue internationale.

  3. « Un secret sentiment d’harmonie, » pour employer l’expression de M. Couturat, nous fait trouver tout à fait odieux ce rapprochement de a singulier et de i pluriel. Ex. : bela flori, multa homi, ou encore varm jorni, floroz voyi, etc…
  4. Prononcée comme elle doit l’être, la terminaison en j n’est nullement inharmonieuse. Mais le principe d’internationalité nous oblige à lui préférer la terminaison s.
  5. À ceux qui craindraient, au point de vue de l’euphonie la fréquence des s, nous leur rappellerons que l’Espagnol, l’une des langues les plus harmonieuses, sinon la plus harmonieuse de toutes, en contient 12 % de plus que l’Adjuvilo. Lui en fit on jamais un reproche ? On pourrait éviter d’ailleurs sans inconvénient aucun, d’employer le pluriel dans l’article et les participes où il n’y a pas la même nécessité que dans les autres cas. Ex : Nos estin rigardanta la kumpos au lieu de : Nos estin rigardantas las Kampos.
  6. En espagnol : los pajaros cantan sobre los arboles de nuestro jardin.
  7. Si l’on craint que cette forme — qui sera du reste rarement employée, — soit trop lourde, on pourra beaucoup plus simplement distinguer le complément du sujet par la place qu’ils occupent dans la proposition. Qua vu vidin = Qui avez-vous vu ? Qua vidin vu = Qui vous a vu ?
  8. Ce qualificatif est emprunté à un partisan de l’Ido lui-même.
  9. ist subsistera avec son sens de métier, profession.
  10. La Grammaire complète avec l’Exercaro sont en préparation. Ils paraîtront en automne 1910.
  11. Les textes ci-dessus sont empruntés aux manuels de l’Ido. Ce sont ceux-là même que les auteurs de la langue présentent officiellement comme spécimens.
  12. Nous sommes fiers à juste titre du jugement que M. le Professeur Peano n’a pas craint de porter publiquement sur l’Adjuvilo, qui est, dit-il, « un grand progrès sur l’Ido. » Discussiones, no de Juin 1910, page 106. Fratres Bocca, éditores, Torino.
  13. Nous sommes loin des dormar, venar, et kurar de l’Ido.