Nouvelles poésies (Van Hasselt)/L’Adieu de la fiancée
L’adieu de la fiancée.
Muss noch heute scheiden.
La montagne encor, de brouillard couverte,
Livre aux vents glacés son sommet transi.
Et le val déjà met sa robe verte.
Vois l’hiver là-haut, le printemps ici.
Quand l’oiseau de mai pend son nid aux branches,
Quand de frais parfums l’air est embaumé,
La montagne encore a ses neiges blanches,
Et tu veux partir, ô mon bien-aimé,
Dans mon cœur aussi, dans mon cœur rayonne
Un printemps charmant, un soleil d’amour.
Et tu veux aller où l’orage tonne,
Et tu veux quitter où t’attend le jour.
Ô soleil, répands sur sa route obscure
Tes rayons vermeils et tes gerbes d’or.
Sème, ô doux printemps, sème ta verdure
Sur les noirs sentiers où va mon trésor.
Oh ! descends sur moi, nuit profonde et sombre.
Brille pour lui seul, beau soleil de Dieu.
Laissez-lui le jour. Laissez-moi dans l’ombre.
Au revoir, mon cœur. Ô mon âme, adieu !