L’Électricité
Rayons et reflets, Texte établi par Chevalier de ChatelainRolandi (p. 373-374).
L’Électricité.


Nous savons aussi mal ce qu’un enfant aux bras
Peut penser quand il rit, ou qu’il fait des hélas !
Que ce que, dans un temps donné, cette puissance
De l’Électricité, juste à l’état d’enfance,

pourra fournir un jour. — À dada sur l’éclair
De l’orage en fureur, cela voyage en l’air,
À la barbe des cieux, et malgré nous, nous pousse,
Devers le merveilleux par une pente douce.
Mais, tout en nous servant de l’Électricité,
Savons-nous les secrets de son esprit fûté ?
Savons-nous donc pourquoi sous son souffle qui passe
Elle triomphe en plein du temps et de l’espace ?
Ces miracles fameux des vieux temps d’autrefois,
Ne sont, dit entre nous, que miracles bourgeois !
Cette voix qui n’a pas le don de la parole
Emporte les secrets sur son aile qui vole,
Plus que n’en eut jamais un ministre d’État :
Les peuples maintenant, c’est un beau résultat !
Malgré vent et marée, au contact de sa flamme
Échangent librement le baiser de leur âme !
Sous les flots, sans sombrer, sans des chemins frayés,
Et sans qu’il soit besoin d’avoir chats enrayés,
Peuvent causer entre eux l’un et l’autre hémisphère,
Et se communiquer les “ on dit ” de leur sphère.
Le Matériel dit ce que nous croyons voir,
Mais l’Immatériel — ne peut se concevoir !