L’Écho des feuilletons - 1844/Préface

L’Écho des feuilletons - 1844 (L’Artiste, 1839)
L’écho des feuilletonsBoulanger et Legrand4 (p. v-vi).
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PRÉFACE

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Depuis la fondation de notre journal, qui date d'octobre 1840, une foule de publications, créées à l'imitation de la nôtre, ont essayé de rivaliser avec elle. La plupart se sont éteintes en naissant ; d'autres, à force de sacrifices, ne sont parvenues à prolonger jusqu'à ce jour qu'une existence aussi pénible que problématique. Fort de l'appui de ses 10,000 souscripteurs, l'Écho des Feuilletons n'a rien à redouter de pareils concurrents ; la place qu'il a conquise, il saura la conserver.

Les directeurs se sont empressés chaque année de répondre par de nouvelles améliorations aux preuves multipliées qu'ils ont reçues de la sympathie du public. Ainsi les 12 numéros de l'année forment aujourd'hui un volume de 36 feuilles ou 1,200 colonnes comprenant plus de feuilletons (et des feuilletons d'élite réellement intéressants) qu'un journal quotidien, quel qu'il soit, n'en pourrait donner en un an.

Outre l'attention scrupuleuse que nous apportons dans le choix de nos gravures anglaises sur acier, nous nous attachons chaque jour davantage à en perfectionner le tirage, et nous pouvons avancer, sans craindre d'être démentis, qu'il n'existe pas en France un recueil plus magnifiquement illustré que le nôtre. Cependant nous voulons faire mieux encore : à partir de la quatrième année dans laquelle nous allons entrer, nous enrichirons notre texte de jolies vignettes placées en tête des feuilletons. Nous espérons pouvoir en mettre trente à quarante indépendamment des fleurons, culs-de-lampes, lettres ornées, etc. Convaincus toutefois que, souvent, dans les publications de cette nature, le public a vu avec peine d'insignifiantes images d'almanachs usurper la place déjà trop limitée du texte, nous avons résolu de ne point sacrifier la qualité à la quantité ; tous nos dessins seront confiés à d'habiles artistes qui tiendront à honneur de les signer. Nous avons en outre fait acquisition d'un nouveau caractère tout à la fois gras, compacte, plus facile à lire, et qui permet cependant de faire entrer plus de matière dans le volume ; en sorte que nos lecteurs gagneront une lettre par ligne, cent lettres par page, ce qui sera plus que suffisant pour restituer au texte la place occupée par les vignettes.

Nous apporterons également le plus grand soin à l'exactitude et à la beauté de l'impression ; un correcteur chargé de surveiller le tirage, fera remplacer immédiatement les lettres défectueuses. Déjà, dans les dernières livraisons de l'année qui vient de s'écouler, on a pu voir l'effet de cette surveillance.

Ces améliorations, qui changent, pour ainsi dire, la forme de l’Écho des Feuilletons, nous déterminent à ouvrir une nouvelle série à partir de la 4e année.

Les trois années précédentes, distinctes de celles qui vont suivre, formeront la 1re série ; elles viennent d'être réimprimées, après une révision sévère du texte; les gravures elles-mêmes, complètement retouchées au burin, ont toute la fraîcheur des premières épreuves.

Malgré les nouveaux sacrifices que de pareilles améliorations imposent nécessairement aux directeurs, le prix de l’Écho des Feuilletons restera le même; ce sera véritablement le recueil le plus riche et en même temps le moins cher qu'on ait jamais publié.

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