L’Âme des saisons/Puis une chanson de l’heure blonde

Veuve Fred. Larcier, Editeur (p. 25-26).
IV


Puis une chanson de l’heure blonde.


Vers l’heure blonde on dit les litanies,
Les yeux au ciel, nacre et miel, on les dit
A Notre-Dame qui sourit.
 
Car Notre-Dame en vérité sourit
Au vitrail blond, sur un trône léger
De nuages et de clochers.
 
Mais il convient à cette heure marcher
Les bras croisés sur la poitrine, et tel,
Selon le mode rituel,


Psalmodier les douces litanies
A Notre-Dame qui sourit et tend
Le sourire de son Enfant.
 
Or, paix à vous, maisonnettes de brique.
Vergers, clochers, villas, de-ci de-là,
Or paix à vous dans les lilas !

C’est l’heure où craquent sous les pieds genêts
Et serpolets. Les muguets fleurent frais
Sous les chênes enrubannés.
 
Et le vent doucement fait des musiques.
Le vent léger qui court à Montaigu
Par les mélèzes clair-tissus.