L’Âme des saisons/Oh ! naufrager vers une île lointaine
Veuve Fred. Larcier, Editeur, (p. 189-190).
II
Oh ! naufrager vers une île lointaine,
Etre déposé par la mer
Aux pieds de la princesse Marjolaine,
Svelte en sa robe lilas clair...
Elle serait debout, fée enfantine,
Une rose rouge à la main,
Offrant sa bouche innocente et mutine
A tous les baisers du matin.
Je lui dirais très simplement : « Je t’aime,
O Marjolaine, et me voici.»
Elle dirait très simplement de même :
« Merci, je t’aime bien aussi.»
Les bengalis, les aras, les perruches
Jacasseraient dans les palmiers,
On entendrait une rumeur de ruches,
Des roucoulements de ramiers...
Oh ! dans une île, aux pieds de la Princesse,
Au rythme sourd des grands flots lourds,
Parmi les fleurs tropicales, sans cesse
Vivre d’amour, vivre d’amour !...