L’Âme des saisons/Où l’on entre en vue du sanctuaire

Veuve Fred. Larcier, Editeur (p. 31-32).
VII


Où l’on entre en vue du sanctuaire.


Et maintenant, voici les sapinières.
Donc, gravissons cette colline encor
Et nous verrons le dôme en or.
 
Le chemin creux, ruisselant de lumière,
Serpente au flanc des coteaux, à travers
Les bancs d’ocre rouge et de fer.
 
Ah ! quelle fatigue et quelle misère,
Ces pieds tour à tour cloués au sol dur
Et ces yeux aveuglés d’azur.


Fatigue certes oui, mais pourtant chère,
Et c’est étrangement pénible et doux.
Ce mal intime des genoux...

Car enfin c’est pour plaire à Notre Mère
Que nous marchons, et d’être ensuite las,
C’est bien encore un grand soulas.

Et voici que le dôme en or s’avère,
Et voici que le dôme luit enfin...
Et donc à genoux, pèlerins !