Veuve Fred. Larcier, Editeur (p. 217-219).
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GLORIA


Et trillant d’or parmi les étoiles du ciel,
Et trillant d’or et de cristal parmi les claires
Robes de neige immaculée et de lumière,
Les harpes, sous des doigts de brise, son à son,
Pudiquement, énoncent l’absolu Frisson, —
Cependant que, joignant leurs ailes de lumière,
Annonçant la nouvelle aux quatre vents du ciel,
Parmi les lis de lune et les palmiers de gel,
Les séraphins brûlants soufflent dans les trompettes !


Noël ! Noël ! Or, assemblez vos blondes têtes
Et bellement faites risette à l’Enfant-Dieu,
Vous, les chérubins aux yeux bleus ! Noël ! Noël !
Notre-Dame la Vierge a les larmes aux yeux,
Parce que ses doigts joints tressaillent de bonheur
Et qu’Elle entend une musique dans son cœur,
Toutes les fois qu’Elle regarde le Petit,
Qui est nu, potelé et frais, et qui sourit
Comme une rose et comme un oiseau dans son nid...

Noël ! Noël ! Or, approchez, vous, les bergers.
L’Enfantelet vous mande et, du haut de sa crèche,
Etend complaisamment sa petite main fraîche
Au-dessus de vos fronts humbles et résignés.
Noël ! Noël ! voici venu le temps de paix
Et de vivre en douceur et calme désormais,
Affectueusement, entre frères et sœurs,
Chacun selon la grâce aimable de son cœur...
 
Noël aussi pour la brebis aux pas rapides,
Noël pour l’âne simple et pour le bœuf stupide,
Noël pour les oiseaux sautillant sur le toit
Et voletant autour de la crèche parfois,
Tourterelles, pinsons, verdiers, mésanges bleues,
Rouges-gorges, serins, linottes, hochequeues...


Noël ! Noël ! c’est grande fête dans le ciel !
Maintenant tous les cœurs défaillent de tendresse,
Et les cloches sonnant, les cierges crépitant,
Les ostensoirs parmi les nuages d’encens
Et les cent mille bras levés dans l’allégresse
Proclament la douceur unique de l’Enfant !