L’Âme des saisons/Et celle-ci, enfin, en litanies de suavité

Veuve Fred. Larcier, Editeur (p. 48-49).
XV


Et celle-ci, enfin, en litanies de suavité.


Mais maintenant c’est la plus belle fête,
Le ciel fleuri d’étoiles sur nos têtes
Et grande foule en jubilation
Et musique et procession.
 
Mais maintenant c’est de loin la meilleure,
Ronron les hannetons au vent qui fleure
Lune bleue et lilas en pâmoison
Et cierges en fleurs d’oraison.


Voici les cloches à toute volée
Au-dessus de la ville illuminée
Et les clochers, haut jaillis dans le ciel
Piqué d’étoiles nacre et miel.
 
Et souriez à tous, Sainte Marie,
Car les enfants chantent vos litanies
Et c’est tendresse au cœur comme jamais,
O Madame du mois de mai !
 
Mais c’est fini, après ces fêtes vertes !
Dorénavant, cœurs simples, mains ouvertes,
Joie, pureté et toutes les vertus
Pour Madame de Montaigu !


1898.