L’Âme de la Bien-Aimée
Le Passe-Temps du 23 juillet 1893, (p. 3).
L’ÂME DE LA BIEN-AIMÉE
À Carissima.
J’aime ton âme, car c’est elle
Qui, sur tes traits purs, à la fois,
En mille reflets se révèle ;
Qui met dans tes yeux l’étincelle,
Qui met la douceur dans ta voix…
C’est elle qui pour moi t’inspire
Tant d’abandon tendre et touchant ;
Elle, qui fleurit ton sourire,
Et qui dans tes accents soupire,
Comme une brise ou comme un chant…
C’est elle à qui je rends les armes,
Quand je découvre tour à tour
Tant d’attirance dans tes charmes,
Tant de volupté dans tes larmes,
Et, dans tes baisers, tant d’amour !…
Gabriel Monavon.